mercredi 25 avril 2012

50 La ceinture de ma belle mère 1


J’aime beaucoup ma belle mère et la relation entre elle et moi est pour le moins qu’on puisse dire excellente. Petite femme pétillante, réfléchie comme son/ses fils, elle est d’une énergie étonnante pour son âge (80ans). Ce qui laisse supposer un dynamise hors pair quand elle était jeune.

En rentrant pour la première fois chez elle, mon regard s’est posé sur une large et épaisse ceinture en cuir, suspendu bien visiblement à la garde-robe. N’ayant plus d’utilité depuis très longtemps, elle est restée en place par habitude ou peut-être par nostalgie.

Cela m’a fait un drôle d’impression de me trouver en face de la source du goût prononcé pour la discipline domestique de mon homme.

D’après ce qu’il m’a racontée, la vielle dame n’a pas été commode comme mère. Jusque tard dans l’adolescence il a dû baisser son pantalon environ une fois par mois pour recevoir une correction « auf den Blanken » (cul nu) avec ladite ceinture ou avec le tonton jaune (canne en rotin) pour fautes très graves. Mon homme garde avec le recul un souvenir positif de cette éducation sévère même pour l’époque (début des années 70), la considérant comme un détail folklorique faisant partie d’un contexte historique et non comme un indispensable pour élever les enfants qui pourrait encore se justifier de nos jours.

Il m’a également racontée  que ce rituel de punition lui faisait du bien (avec le recul encore) en lui soulageant efficacement sa mauvaise conscience, car bien que douloureux et humiliant il estimait parfaitement justifié ce qui lui arrivait.

Seulement, après la puberté il fut confronté à un effet secondaire qu’il trouvait de plus plaisant et qu’il soulageait le soir dans son lit. C’est en imaginant des petites histoires autour d’une activité frénétique que son besoin de punition changeait d’orientation  pour se transformer en un goût pour corriger des filles pas sages. Se voyant dans ses rêves les plus poussés en éducateur « spécialisé » pour filles difficiles ou instructeur d’un bataillon de parade d’une composition exclusivement féminin.

Voila comment j’ai pris connaissance de jolis fantasmes dont la plupart des grands garçons ont peur de les dévoiler devant une femme. Et en discutant avec les amis de mon chéri, les hommes nostalgiques, je n’en finissais pas d’aller de découverte en découverte dont je parlerai petit à petit au fil de mes posts.


A suivre

15 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle !

    Votre récit "nostalgique" (?) m'a rappelé ma jeunesse courant années 1975-1985 , qui correspondait à la pleine maturité de ma Maman (qui était une Femme au foyer énergique mais très nerveuse ) dont le trop plein d'angoisse se transformait en sévérité. Une bonne Maman doit anticiper et voir au-delà des choses pour donner une juste ligne de conduite à ses enfants, garçons et filles.
    D'ailleurs, mon frère cadet était très turbulent (on dit "hyper-actif" aujourd'hui) et ma mère le fessait souvent pour çà mais il lui en a toujours été reconnaissant, tout comme moi. Malgré toute cette sévérité, et bien que nous soyons devenu adultes, qu'est-ce qu'on les adore, nos (vieilles) Mamans !!!
    Aaah, nostalgie, quant tu nous tiens !!!
    Bonne journée, Isabelle . Mac-Miche.

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  2. Ben voyons, vous me faites rire là Monsieur Mac Miche. Moi aussi j'adore ma Maman. Pourtant elle ne m'a jamais fessée. Merci pour ce témoignage du lien entre angoisse et sévérité. Voila le genre de petite info de première main que j'adore et qui semble hanter aussi d'autres esprits de la génération fessée comme cela s'appelle en Allemagne...

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  3. Je comprends votre mari. J'ai grandi dans les années 1970, période où le martinet était encore assez répandu dans les familles françaises. Ma maman n'utilisait pas cet accessoire, mais n'hésitait cependant pas à infliger la fessée déculottée; et même si le châtiment avait lieu dans la chambre de mes parents, toute la famille était au courant. C'était toutefois assez rare: je n'étais pas si turbulent que cela et ma mère était plutôt raisonnable.

    Peut-être cela m'a-t-il poussé plus tard au désir de me voir "pris en charge"...

    Il ne faut d'ailleurs pas juger les parents de cette époque pratiquant de telles punitions comme des bourreaux d'enfants (même s'il y en a eu). J'avais des camarades, des membres de la famille dont la maman sortait le martinet, ces dames n'étaient pas méchantes.

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  4. Il me semble qu'une menace jamais appliquée inspire plus l'imaginaire que l'acte même. J'ai eu enfant à quelques reprises des menaces de fessée, de mes parents, de mon entourage etc et rien que ce fait m'a rendue assez "nerveuse." sur le coup.
    Je pense également comme vous que le bourreau de l'enfant étai rare. Mon homme ne garde aucun souvenir d'abus et considère ce qui lui arrivait plutôt sous aspect de vexation que d'expérience particulièrement douloureuse. Toutefois, il me semble dans l'air du temps de forcer certaines personnes ou catégories de personnes de s'excuser pour ce qui était coutume à l'époque. J'ai l'impression que la création de nouvelles culpabilités, doit être quelque part une sorte ciment pour colmater les brèches dans nos structures sociales. Enfin, je ne suis pas sociologue...

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  5. Chez nous la menace jamais appliquée était l'achat du martinet, que nous ne connaissions que par ouï-dire. Mais sinon, la fessée faisait de l'effet par la menace et la honte du mauvais comportement.

    Un point important toutefois: il me semble qu'une fois que ma maman avait officiellement menacé d'une fessée si le désordre ne cessait pas, et que nous n'obtempérions pas, la fessée était alors inévitable. Je me rappelle de la réaction de ma maman après un caprice (dont j'ai complètement oublié la cause) qui l'avait embarrassée dans un magasin: une fois rentrés à la maison et les affaires posées, j'avais espéré en vain que le trajet calmerait ma maman, mais c'est fort calme qu'elle m'a mis une fessée retentissante.

    Au demeurant, si l'expérience était embarrassante et quelque peu douloureuse sur le moment, c'est une douleur qui passe vite (je parle bien ici d'une fessée à main nue et non d'instruments telle que la canne). Même si cela ne correspond pas aux méthodes recommandées actuellement, j'estime qu'il n'y avait rien d'abusif là dedans.

    Comme vous pouvez vous en douter, ma maman, sans être autoritaire au sens dictatorial, entendait gérer sa petite maisonnée avec assez de fermeté pour que les choses ne dérapent pas.

    Si je devais, a posteriori, lui faire un reproche, c'est qu'elle faisait peu de cas de la pudeur de ses enfants, du moins jusqu'à la puberté, du moins quand il s'agissait d'elle. L'enfant évolue plus vite que le regard maternel; il suffit de voir tous ces jeunes hommes que leur maman couve!

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  6. Je pense que vous faites très bien de préciser les choses. Je n'ai rien contre le fait d'évoquer les souvenirs d'enfance pour mieux comprendre la genèse du fantasme de la fessée chez une personne adulte. Toutefois c'est un terrain délicat ; il faut bien savoir choisir ses mots.

    En vous lisant attentivement, je vois un élément que j'avais déjà pu constater dans des discussions avec mon homme et d'autres dames ou messieurs de son âge. D'un côté, il y a la fessée comme punition avec un aspect plus ou moins douloureux. D'ailleurs selon mon homme (et selon moi aussi !) un instrument sert avant tout pour éviter le contact physique, pour que la punition reste une punition. Mais j'en conviens avec vous que la douleur persiste généralement plus longtemps. De l'autre côté, il y a l'aspect pudeur dont on parle peu en rapport avec les châtiments corporels. Je crois pour ma part que la « punition bon enfant » dont sont nostalgiques certains adultes se résume plus à une rude épreuve de la pudeur qu'à un traitement particulièrement douloureux. Quand on regarde le coin, la prise de température, le suppo etc, il n'y a rien de douloureux physiquement dans ces pratiques. Je pense même que l'aspect douloureux devient dans certaines situations plutôt accessoire et il s'agit plus de procurer d'une honte qui par miracle se transformer en excitation...

    Ceci dit je prend bonne note de séparer plus dans mes réflexions les phénomènes de la pudeur des phénomènes douloureuses.

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    1. Je vous accorde que le martinet, par exemple, met de la distance. Même sur les genoux, un "paddle" évite le contact direct de la main, qui peut se transformer en caresse.

      Il y a quelque chose de compliqué à expliquer dans la palette d'actions entre la simple mesure médicale volontairement un peu embarrassante, à la fessée purement punitive (rare chez nous, mais appliquée sans hésitation en cas d'inconduite majeure), et la "vanille" en passant par les autres activités postérieures.

      Pourquoi d'ailleurs toujours éprouver ce petit sentiment de honte et d'impudeur pour un acte que l'on a pourtant fait cent fois?

      Pourquoi la même action (baisser un slip) peut-elle, suivant le contexte, prendre un tour des plus "vanille" et cliché, ou un tour plus honteux?

      Sans doute est-ce que parce que dans un cas, l'action renvoie à un rôle masculin traditionnel et valorisé, tandis que dans l'autre, il renvoie à une certaine infantilisation, à la prise en main par la gouvernante, celle qui va laver dans tous les recoins, administrer le traitement, ou punir.

      Quant à la douleur... Oh, parfois, celle-ci est plus appuyée, notamment s'il s'agit de vraiment châtier un comportement. Mais même dans ce cas, c'est finalement de faible durée même si douloureux sur le moment (je pense notamment au martinet).

      Il est d'ailleurs curieux que tant de gens soient choqués que l'on puisse vouloir recevoir la fessée car celle-ci est douloureuse, mais que tant (peut-être les mêmes) se vantent d'aller à la salle de gym et d'en tirer des courbatures qui durent largement plus longtemps!

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    2. Ce qui rend selon moi un acte identique soit anodin ou soit chargé de honte, c'est le fameux contexte. Cette histoire non-dite que l'on se raconte dans sa tête et qui change d'ampleur d'événement. Quand mon homme me prend par exemple la température par derrière, j'ai avant tout envie de « croire à son histoire » que c'est plus précis, que c'est la meilleure façon de procéder etc. J'ai envie d'y croire parce que c'est mon homme. Parce que j'ai le sentiment qu'il s'occupe bien de moi, parce que cela m'évoque un contexte d'enfance dans lequel je me sens particulièrement choyée. Seulement je ne suis plus un enfant, mais adulte et je sais très bien qu'outre un éventuel bénéfice médical, nous sommes dans un authentique jeu de docteur qui sert à révéler les parties anatomiques susceptibles à provoquer un plaisir. Si on considère le rôle masculin traditionnel comme la partie active, effectivement je laisse à ce moment libre cours à ma passivité. Et ma honte est plutôt sociale dans le sens d'une femme qui se laisse faire et surtout dans le sens d'une femme qui veut encore croire au « père noël » en quelque sorte.

      Comme vous je pense souvent à ce paradoxe de la douleur fessée et de la douleur club de sport. Je crois pour comprendre il s'agit simplement que certaines douleurs sont socialement admises et d'autres non. Il n'y a aucune logique pour comprendre, seulement à voir un consensus. Toutefois le bon fonctionnement de notre société se base sur la punition et la peur de la punition, ou disons plutôt sur la privation de nos jours, liberté, d'argent etc. Il y a quelque chose de subversif dans l'idée qu'une punition puisse apporter du plaisir...

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    3. Chère Isabelle,

      Votre réponse à « Pecan nutjob » m’a amusée. C’est vrai qu’il est arrivé à mon mari, sans doute pour les mêmes motifs que pour vous, d’être celui qui tenait le thermomètre alors qu’une bonne fièvre me laissait dans un état peu brillant pour ne pas dire comateux : pourquoi Diable faut il que certaines grippes me laissent ainsi sur le flanc ?

      Mais votre répons me rappelle aussi un souvenir particulier que j’ose vous rapporter. Il y a de cela 5 ans, à la fin du printemps, je me demande encore comment j’ai fait pour attraper une très forte angine, avec une fièvre carabinée et un mal de gorge tel qu’avaler quoi que ce soit était un supplice. Notre médecin, qui est un ami de mon mari depuis une
      vingtaine d’années, me prescrivit des suppositoires antalgiques. J’avais déjà eu dans mon enfance des suppositoires qui m’étaient administrés par ma mère et je savais donc de quoi il s’agissait.

      Pourtant, quand j’ai introduit le premier, je n’ai pas su m’y prendre correctement, car il a été rapidement éjecté et dans un état tel qu’il ne pouvait pas être réintroduit. Du coup, mon mari m’a fait me mettre à genoux contre le lit (dans la même position que lorsque je suis corrigée !), mais genoux écartés, et en écartant à deux mains mes fesses. Et c’est lui qui a procédé à l’introduction avec succès (après avoir appris qu’on présente le bout plat en premier et non le côté pointu !) ….

      C’est ainsi que matin et soir, mon mari m’a soigné pendant plusieurs jours, et que j’ai guéri !....

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    4. Mon épouse a été élevée dans un pays où on n'utilise presque pas les suppositoires thérapeutiques, à l'exception de laxatifs (glycérine). Sa première rencontre avec des suppositoires de traitement, qui plus est ceux contre le mal de gorge, à l'eucalyptol, lui a donc fait une forte impression...

      Et je ne devrais trop rien dire: quand elle a soulagé le ventre pour la première fois par la méthode de "grand mère" en usage dans son enfance, je n'en menais guère large.

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    5. Si on croit quelques rumeurs, Marylin Monroe utilisait des médicaments sous forme de suppositoires. Ceci dit, même chez nous, peu de personnes savent que beaucoup de médicaments existent sous forme de suppositoire... pour adultes, je précise !

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    6. Il me semble que pour Marilyn il s'agissait de lavements, y compris contenant des somnifères.

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    7. Ah, le spécialiste. Rire! Oui, je viens de m'en souvenir. Vous avez raison.

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  7. Chère Christine

    Bientôt on va tout savoir sur nos habitudes intimes respectives. Rire. Je dois avouer que comme vous je me suis trompée du bout du suppositoire avec une mésaventure identique à la votre. Et heureusement mon homme a été présent pour un emploi correct de ce dispositif. Depuis j'ai pris l'habitude de me faire prescrire, si c'est possible, mes médicaments sous forme de suppositoire. Cela fait sourire notre médecin et plaisir à mon homme qui m'administre ponctuellement mes traitements. J'aime beaucoup son sérieux qui ne profite pas de la situation, car notons que l'on prend ce genre de truc quand on est malade....

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  8. Chère Isabelle:

    Il y a je pense dans les soins un peu embarrassants (thermomètre, suppo, lavement...) comme dans la fessée le désir du patient, ou de la patiente, de se laisser aller, de se faire dorloter - car la fessée aussi, c'est une façon de s'occuper des problèmes ("tu as été vilaine, mais après la fessée on sera quitte").

    Entièrement d'accord avec vous sur la distinction entre ce qui est ou non socialement admis, selon des critères bien peu objectifs.

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