Dans
ma rêverie à yeux ouverts, la charmante dame se trouve maintenant
devant son mari, les fesses à l'air, la culotte autour de ses
chevilles, en train de faire son mea culpa. Comme j'aimerais être
petite souris pour l'écouter. Elle ne doit pas être indulgente
envers ses propres erreurs. Au point de considérer « comme
mérité » ce qui va lui arriver.
Je
la vois garder son éternelle cigarette pendant que le son d’une
vigoureuse fessée se propage entre les murs de leur foyer. Rituel
qui s’est forgé au fil des années. Chacun y trouve son compte. Il
s’est détaché d’un jeu érotique pour mener une vie autonome.
Depuis la fessée est à l’honneur. Elle a sa place fixe pour
équilibrer le ménage. Elle chasse les petites tensions à la
source. Sans abus. Car elle suit des règles comparables au code de
la route.
Quand
c’est rouge on s’arrête.
La
dame me regarde attentivement. Comme si elle se demandait d'où vient
mon petit sourire narquois. Ai-je compris pourquoi sa main a glissé
hâtivement autour de son fessier. Peut-être ce n'était pas pour
arranger sa jupe. Je sais à quel point ce petit geste peut soulager
un fessier après une correction récente.
Ce
qui me semble au dessus de tout soupçon, c’est le libre choix de
la dame. Elle ne subit pas sa correction. Elle est consentante. Car
la fessée fait très mal. Quoiqu’on en dise.
Quel
trait de sa personnalité est comblé par cet acte ?
Peut-être
son homme recourt-il aux instruments. Un jour il est revenu à la
maison en apportant ce qui deviendra par la suite un secret entre
époux. Enfoui dans un tiroir peut-être. Ou accroché au mur dans un
coin inaccessible pour autrui. Lequel pourrait leur correspondre le
mieux ? Tout est envisageable.
Où
est-ce que c’était Madame qui poussée par un irrésistible besoin
de plus grande discipline, par nostalgie ou pour faire plaisir à son
homme a pris l’initiative. En dotant le ménage d’un signe
d’autorité visible, conférée à son époux. Je la verrai bien
opter pour un instrument classe. Une cravache par exemple.
L’idée
m’est venue parce qu’elle me parle souvent de son amour pour
équitation. Elle en a fait dans sa jeunesse. Elle regrette de ne
plus avoir le temps.
La
dame se lève une fois de plus. Elle continue à me parler en faisant
des allées retours dans la pièce. Encore un soupçon. Sa démarche
donne l’air d’un dynamisme volontaire. C’est fou quand on se
reconnaît à ce point dans les gestes d’autrui. Et quand on
connaît pour sa propre part les raison plus profondes qui les
motivent.
Jeu
de soupçon !
Nous
sommes dans un registre qui retrace les suppositions des petits
enfants sur ce qui se passe entre adultes. Petite différence.
Maintenant que je suis adulte, je sais bien ce qui se passe. Mais
l’émotion de la découverte est toujours existante. Elle s’est
déplacée sur la fessée…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire