lundi 15 octobre 2012

192 Un psy passionné par la fessée


Mes fessées, je précise !

Imaginons une coquette étude à l'ancienne. Du savoir à perte de vu. Deux murs jusqu'au plafond couverts de livres et comble de raffinement une échelle pour accéder commodément aux endroits les plus inaccessibles.

Pourquoi me demandes-tu tout le temps de te chercher des livres tout en haut, chéri ?

Pour pouvoir regarder sous ta jupe , isabelle !

Au moins c'est clair avec mon homme et d'où mon plaisir de mes parer de jolis sous-vêtements. D’où mon envie aussi d'oublier de plus en plus souvent ma culotte. Comme c'est agréable de me savoir regardée par la personne qui m'aime, de sentir ses yeux glisser le long de mes jambes et se perdre sous mes petites jupes évasées. Nous sommes entre nous et la vie est belle. Souvenirs de nos débuts, moi jeune « pomponette » comme aime dire mon homme et lui le « nightrider » en allusion à Mad Max, car Monsieur aime conduire jusqu'au bout de la nuit. A la vitesse indiquée ! Quelle merveille. Alors il m'embarque souvent pour ce voyage.

Imaginons dans cette étude deux fauteuils qui permettent un vis à vis intime pour des discussions profondes ... entre hommes. Voila donc le mien avec un vieil ami érudit, philosophe, psychanalyste. Des discussions qui vont loin. Alors pour donner envie à une dame de s'installer dans ce cadre très « grand garçon » un superbe canapé qui permet sans bouger la tête de regarder les messieurs. Et sur ce canapé, moi en personne, débarrassée de mes chaussures, allongée confortablement en me limant mes ongles ou en train de les vernir et en écoutant d'une oreille distraite de ce qui se dit. Parfois il m'arrive d'intervenir. Surtout quand j'ai l'impression que l'on m'oublie trop.

Comment trouvez-vous mon vernis ?

En fait, je suis en compagnie de plus agréable que je puisse imaginer. Comparable à mon papa adoré chéri, les deux hommes arrêtent aussitôt leur discussion et tournent simultanément leur tête vers moi. Isabelle a parlé et cela mérite attention. Des regards de plus bienveillants, des hommes qui aiment les femmes, je veut dire qui se passionnent à elles encore plus qu'à leur sciences.

Ouf. C'est la moindre des choses.

J'aimais beaucoup ce vieux monsieur qui ne fait malheureusement plus partie de ce monde. Il avait une façon de me regarder qui relevait de l’émerveillent et dès notre première rencontre je me suis sentie à l'aise en sa présence.

De plus, vu ses spécialités et sa ouverture d'esprit, sa finesse et de son humour, j'ai pu me permettre quand il était de visite chez nous de rester naturelle, veut dire dans un état permanent de séduction, de provocation vestimentaire et dans mes attitudes. Un transfert de plus caricatural. Et qu'est-ce cela fait du bien de pouvoir se lâcher en bonne compagnie. Car ma jalousie ne connaît pas de limites. Détourner l’intérêt de mon homme me transforme en Salomé qui exige la tête du coupable. Sans le moindre état d'âme. Jeu profondément malsain par son essence, mais quelle idées aussi de d’aventurier sur mes terres.

Étant donné que ce gentil messieurs me donnait des interprétations de mes comportements, qu'il me choisissait pour ainsi dire comme sujet des ses réflexions, il avait droit à un traitement de faveur. Et j'ai mis en relief mon fantasme favori :

Détourner par ma présence un érudit de ses études !

Narcissisme à l'état pur, non seulement de chercher à être aimée, mais d'être aimée dans la même mesure que je m'aime moi-même. Pour dire à quel point alors. Narcissisme qui se nourrit du désir d'autrui et qui ne cherche d'aucune façon un accomplissement du désir de l'autre.

Je n'ai jamais autant compris l'enjeu du pacte de Faust avec le diable qu'avec vous, isabelle !

(Va s'y, prend ma pour une cruche. Tu vas voir où cela t'amène.)

Me voilà petite emmerdeuse, pour déstabiliser cet adorable monsieur qui me cernait dans le moindre détail, je servais au bout de deux ou trois rencontres le café en jolie tenue de soubrette en poussant ma petite dînette offerte par mon homme. Ma jupe étant très courte, je faisait quand même attention de ne pas oublier la culotte. Par contre je ne me privais pas de montrer en long et en large le hauts de mes bas.

...z'êtes ravissante comme d'habitude, isabelle !

Voila pour décevoir tout de suite ce n'est jamais allé plus loin. Pas de claques sur mes fesses, pas de correction cul nu devant notre invité. Cela aurait pu être possible sans éprouver un malaise de ma part, mais non cela ne s'est pas fait.

Toutefois il m'a vite cernée :

...z'êtes bien en phase avec le deuxième mouvement du fantasme de la fustigation de chez Freud, isabelle ! Je parie que la perspective d'une bonne correction vous mets des frissons.

Et après un pudique rougissement de ma part, je suis passée aux aveux :

J'aime beaucoup recevoir la fessée !

Sur le popotin tout nu je suppose ?

Ah  bon ? On peut aussi recevoir la fessée sur sa culotte.

Ce monsieur étant psychanalyste pratiquait celle que l'on appelle existentielle. Il parlait avec brio de Sartre et de Heidegger, même si j'avais du mal à suivre. Ce que j'aimais avec lui c'était sa grande patience pour m'expliquer et ré-expliquer certaines choses.

Un jour les hommes parlaient encore... de la fessée et de la poésie du coin. Alors j'ai sauté sur l'occasion pour poser une question :

Justement j'ai dû faire du coin hier....

Après votre fessée du soir, isabelle ?

Mais non, j'ai été punie parce que j'étais insolente...alors j'ai pensé dans mon coin à ...Lacan et sa théorie sur ...la fessée. Qu'en pensez-vous ?

Et là, il m'a répondue :

Je ne sais pas trop quoi dire sur Lacan. Il se base sur Bergson, mais il n'a visiblement pas compris la philosophie de Bergson car il part sur une fausse piste.Cela fout mal de construire sur une fondation qui ne tient pas.

Et il a enchaîne :

...faites souvent du coin, isabelle ?

Bref j'ai été punie, une fois de plus, cette fois-ci par mon propre narcissisme. Et mon homme à été puni aussi car en fidèle serviteur de mon narcissisme, lui aussi s'est passionné plus pour le coin que pour Lacan. Nous avons jamais su la faille dans la pensée de Lacan.

Voila nous avons parlé d'alchimie ce soir-là, celle qui opère dans le coin après ma fessée et qui transforme les brûlures dans mon derrière en volupté jubilatoire. De mon éducation pour me débarrasser de mes mauvaises habitudes après mes punitions. De la libération de l’énergie libidinale qui récompense la chasteté provisoire et qui permet d’abattre un travail colossal, peu importe du domaine. Toujours intéressant d'avoir l'avis d'un psy sur ces/ses fantasmes et pratiques. Dans le sens d'un ami qui donne son opinion personnelle et non pas dans le sens d'un père castrateur  comme imaginent les braves gens qui aiment expédier ceux qui ne suivent pas la même voie libidinale qu'eux avec un bref :

Va te faire soigner, ma pauvre fille.

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