jeudi 18 octobre 2012

195 Punie au martinet (Fiction distrayante)



Ce qui se passe dans le bureau de ma tutrice est avant tout un acte de grande intimité.

Voulu de nous deux. Ma nudité partielle me permet de mieux comprendre que la joie de la chair, le plaisir consommé en cachette avec mon prince charmant, nécessite les même préparations que l'acte par lequel on est sensé de l'expier selon ma tutrice. Il est donc obligatoire - pour une fille du moins – de se débarrasser de tout ce qui peut servir comme rempart à la pudeur. Et il est bien compréhensible que cette dernière sous l'emprise d'une éducation sévère ne sait plus où se tourner. Être cul nu pour se livrer à la jouissance, être cul nu pour être ramenée de manière bien douloureuse sur le bon chemin. La confusion est telle que le langage aussi désigne d'une même expression deux côtés bien distincts.

Mais nous n'avons pas encore fait le tour complet des mystères de la fessée, car...

...il suffit de retourner – comme une crêpe dit-on parfois - une grande fille pour qu'elle se transforme aussitôt à nouveau en une petite.

C'est prodigieux, non ? Et ce n'est pas moi qui vais contredire cette sagesse populaire qui retrace précisément mes sentiments à ce moment-là. Redevenir morveuse qui se fait rappeler ses mauvaises conduites par le martinet ! Morveuse dans tous les sens du mot. Car quand les lanières de cuir ont bien entamé leur action, outre mes sincères larmes de repentance, mes narines aussi se mettent à couler pour éliminer un trop plein d'émotions. On imagine alors aisément en fin de punition, pendant que mes doigts explorent - dû aux boursouflures - la nouvelle topographie de mon derrière, ma honte quand je me retrouve devant ma tutrice - les yeux dans les yeux – et qui me tend tendrement son mouchoir. Me faisant ainsi comprendre que cet air de petite fille ne correspond plus à mon âge. Sans se priver d'ajouter au cas que le geste ne suffisait pas :

Mouche toi, isabelle. Nous ne sommes pas à la maternelle.

Merci ...pour cette punition.

Formule magique qui convient de prononcer pour que le martinet retrouve sa place sur le mur à côté du bureau de ma tutrice. Bien que discret par ses apparences et sans aucune mise en valeur, il se trouve toutefois accroché avec tant d'autres choses que la vaillante dame estime de première nécessité. Comme ses clefs, un parapluie, un thermomètre et un petit chronomètre.

Et voilà que sonne la fin de ma séance de discipline corporelle. Quand la porte s'ouvre je ne suis plus la même qu'en entrant. J'ai toujours les fesses à l'air, mais maintenant elles sont couvertes de stries. Et enfin je peux me rhabiller. En théorie du moins, car en réalité j'ai trop mal pour remettre mon jeans hyper-moulant. Je préfère donc de me mettre sagement en pyjama.

Reste l'obligatoire et l'humiliant coup de fil pour me décommander auprès de mon prince charmant.

Bizarre ton histoire, isabelle. Pour chaque dimanche c'est la même chanson. Tu te dérobes pour des prétextes les plus farfelus.

A suivre...

19 commentaires:

  1. Cette suite est aussi plaisante que le premier épisode, chère Isabelle. Plus je vous lis, plus j'aurais eu envie d'être une telle tutrice! Dans un établissement strict, mixte (maintenant, me passer d'un garçon blond aux yeux verts avec de très jolies fesses m'est impossible), avec une salle d'attente bordée de canapé où filles et garçons sont strictement séparés, si tant est qu'on soit d'humeur à batifoler quand on est en train d'attendre sa fessée, la possibilité de tout entendre ce qu'il se passe dans le bureau de la tutrice si elle fait exprès de laisser la porte entr'ouverte, et la honte de passer devant les éventuels futur punis, les fesses toutes rouges, pour aller se mettre en pyjama!

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    1. Chère Constance

      Je vous vois dotée de toutes les qualités qui font une bonne tutrice. Il suffit de suivre comme vous vous occupez bien de Simon. En fait je vous trouve éducatrice et non « simple fesseuse ». Voila cette dimension « humaine » en plus qui donne à me yeux son âme à la fessée au lieu de la réduire à un tapage de fesses que reflètent images et films de la fessée vénale. En vous lisant je vous trouve aussi tellement différente du « discours froid des dominatrices » dont je n'ai jamais compris ce que peut attirer un homme pour aller dans des tels univers. Vivement l’atypique et heureusement vous êtes là pour en finir avec pas mal de clichés.

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    2. Guten Tag, Isabelle !!


      Tout à fait d'accord avec vous !!!
      Madame Constance (ce prénom m'évoque toujours le personnage de la lingère privée d'Anne d'Autriche, mère de Louis XIV, dans "les 3 Mousquetaires" de Dumas...) ferait une excellente directrice d'un pensionnat mixte tant sa forte personnalité marquerait les esprits...et les arrières-trains de tous ces jeunes gens. Une redoutable gouvernante qui cacherait un coeur sensible de Femme. Main de velours dans un gant de fer !!!
      "Qui aime bien châtie bien " !!
      Une éducatrice peut se montrer aussi sévère que très douce avec ses protégé(e)s. La fermeté n'exclut pas la tendresse. Tout est dans la manière de "présenter" les choses. Du doigté, de la patience et parfois un peu d'audace...
      Sur ce , Isabelle, je vous souhaite un bon après-midi. Bien respectueusememnt. Georges.

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    3. Moi aussi je la verrais bien tenir un pensionnant, car outre de la passion pour l'éducation (preuves à l'appui sur le blog qu'elle tient avec Simon) je la trouve aussi qualifiée pour enseigner réellement. Mais oui, le fantasme n'est pas tout. Pour m'inscrire dans un tel pensionnant je demande en plus de la compétence professionnelle.

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    4. Vous êtes mignons comme des bébés loutres, et c'est vrai que je ne manque pas d'une certaine compétence (avec ce que j'ai pu faire, ça serait malheureux), mais je ne sais pas si je saurais garder mon sang froid, dans de telles circonstances. Etre responsable de la discipline de plusieurs personnes - filles et garçons - est une situation sur laquelle j'ai tellement fantasmé que je ne sais pas si je saurais résister à la tentation d'aller plus loin.

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    5. Bonjour Ma'me Constance !!


      Merci pour votre charmante appellation qui me fait sourire: "bébés loutres" . Je serais presque tenté d'y ajouter avec votre permission :"Merci B.B." Votre sens de la tendresse et de la fermeté transparait dans cette phrase. Il est des femmes qui ont besoin d'exercer une tutelle quasi-maternelle sur leur entourage ...et des hommes, jeunes ou moins jeunes, prêts à la vivre par nécessité ou par amour. Vous êtes une femme de tête, avec "les pieds sur terre" comme l'on dit parfois. Du fantasme à la réalité, il n'y a qu'un pas, plus ou moins difficile à franchir. Mais cela dépend de la force de caractère de la personne en question.
      Je vous livre mon sentiment, Ma'me Constance, comme je le pense. Bon après-midi à vous . Respectueusement. Georges.

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  2. Puis-je fêter ici? le 161e anniversaire de Moby Dick (1851), annoncé par Google, en évoquant l'admirable chute de rein décrite par Melville au chapitre 96, Try-Pots, comme une courbe aux propriétés extraordinaires, dessinée par les parois des gros chaudrons utilisés pour faire fondre la graisse des baleines. "A place for profound mathematical meditation", écrit Herman l'Ambigu qui poursuit ... le fait remarquable en géométrie, c'est que tout corps glissant le long d'une cycloïde, ainsi que le fait mon savon par exemple, et tombant de quelque hauteur que ce soit sous le seul effet de l'accélération de la pesanteur, aura la même durée de chute, indépendamment de la longueur du parcours.
    On peut se représenter la courbe comme étant celle d'un toboggan qui serait la solution au problème du brachisto-chrone (temps le plus court), soit la plus rapide descente reliant deux niveaux, la durée étant la même (tauto-chrone) et restant égale (iso-chrone) si l'on fait varier le niveau supérieur.
    Voilà trois inséparables - ce que ne dit pas Melville, une bande de joyeux drilles, un gang à la façon des quarks agglutinés qui, eux, vont par quatre. Les caustiques de la cycloïde rendent celle-ci utile en optique; elle est encore la trajectoire d'une particule soumise, sans vitesse initiale, à un champ électrique et un champ magnétique orthogonaux uniformes.
    La longueur d'une arche de cycloïde est égale à 8 fois le rayon du cercle osculateur et son aire vaut 3πr².
    Et l'on arrive, sans l'avoir vu venir, à la question des "rectifications", synonyme sur ce blog de "corrections", pouvant se trouver dans le rapport d'une surface à une ligne marchant droit. On est au départ plutôt qu'à l'origine du calcul des variations.

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    1. Cher Jules

      Commentaire validé, vous pouvez donc fêter cet anniversaire. Ne me voyez pas dépourvue de l'humour.

      Mais disons que j'ai beaucoup de mal à vous suivre.

      Déjà, pour ma part je ne comprends pas l'allusion à la géométrie pour parler de l'indépendance du mouvement latéral de celui qui est horizontal. Cela relève de la physique non ? Ce que cela m'inspire au niveau de la fessée ?

      Peu importe si nous aimons la fessée ou pas, nous mettons tous et toutes le même temps pour arriver à 20 ans.

      Effectivement la situation de notre particule dans son champ électromagnétique est bien différentes, car il faut qu'elle soit déjà allumée, chargée ou chargeable au moins, car sinon elle reste indifférente à ce champ et n'est donc par conséquence soumise à aucun mouvement induit par l'éléctromagnétisme.

      Disons que le petit chaperon rouge hésitant montre seulement un élan envers la fessée, s'il est prédisposé et dans ce cas cela fait tourner la tête.

      Voyez, il y a des conclusions possibles. Pour ma part je préfère retourner au pensionnat des colibris où la vie me semble tellement plus simple.

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  3. " Redevenir morveuse dans tous les sens du mot "
    " Mouche toi, isabelle. Nous ne sommes pas à la maternelle. "

    J'adore!! : ) La douleur physique n'est qu'une partie de la leçon, je ne peux pas dissocier la fessée d'une régression très embarrassante.

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    1. Peut-être pourriez-vous mettre mon petit mot en image, Alex ?

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    2. Entièrement d'accord avec Alex, la douleur physique, qui ne doit être ni insensible ni excessive, n'est qu'une composante. La régression (fessée "à l'ancienne", attitude d'enfant puni, etc.) est très importante.

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    3. Cher Pecan,

      à vrai dire je pense qu'avouer un besoin de fessée en se sentant pleinement adulte semble de nos jours encore plus honteux que la régression vers l'enfance.

      Ceci dit ne manquez pas de jeter un coup d’oeil sur le formidable site d'Alex.

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  4. Je suis aussi d'avis, Belle Isa, que l'injonction intimée dans l'intimité <> est tout bonnement sublime, c'est une expression "réaliste" (et non surréaliste) d'un fantasme qui peut trouver à se réaliser occasionnellement. Jean Prévost disait du sublime qu'il est "comme une pensée de la nature." Roger Caillois (L'écriture des pierres, Le fleuve Alphée, etc.) parle de fantastique naturel et une bonne partie de la littérature d'Amérique latine et du Sud est greffée (entée) sur cette idée d'un fantastique à la fois sublime et naturel, exceptionnel et quotidien. Il est tout de même étrange, aurait-il dit, que le monde étant rempli de merveilles (et d'horreurs), ce qui est extra-ordinaire cesse d'être croyable. En revanche, aucun Jardin Anglais (en Angleterre) ne peut accueillir réellement de colibris, faute de conditions climatiques idoines.
    Ça ne me réussit pas de tenter d'abréger. Derrière la luxuriance et la prodigalité apparentes de dame Nature, on voit à l'oeuvre (en y regardant d'un peu près) un principe d'économie que Maupertuis appellera principe de moindre action (suivant en cela Fermat) et la cycloïde (longtemps objet de disputes!) fournit tant la preuve universelle de la réalité du principe qu'une illustration parmi beaucoup d'autres. La courbe traduite à comparaître devant le tribunal des mises à l'épreuve se présente comme une chute de rein, le bas du dos propice à l'Administration ... de la Fessée, les majuscules ne sont là que pour rappeler le caractère hypothétique de la peine, on peut même supposer que la fessée a été hypothéquée par son administration mais, dans la confusion des sentiments, toute émotion prenant la forme d'une PEUR, le besoin de punitions traduit aussi le besoin d'émotions fortes, intenses et authentiques.
    Pour ce qui est de la silhouette de la cycloïde, son profil de toboggan s'identifie aux parois d'une bassine ou d'un chaudron, nous dit Melville, c'est-à-dire dans les parages de la principale activité qui nous occupe ici, la fessée, où se rejoignent la chute de reins et la main qui l'anime. Jean Prévost disait encore : "tout bonheur que la main n'atteint pas n'est qu'un rêve."
    J'aimerais pouvoir mieux répondre à vos remarques et ne pas trop m'éloigner du sujet principal. Je n'ai pas trouvé de Pierre Bourdier sur le net. Comment peut-on dire? en allemand, "un néant rond", appellation injuste due à Mme Schiller (Charlotte) et destinée à Mme Goethe (Christiane Vulpius), mais peut-être a-t-elle dit ça en français. Pour la phrase de Kant, merci d'avoir rectifié le contresens de kein en mein, mais je crois me rappeler qu'il y avait ganz ou alle pour signifier "tout (sentiment)".
    Selon Yao Konan, de l'Université de Bouaké (Côte d'Ivoire), pour Roger Caillois, «le fantastique manifeste un scandale social, une déchirure, une irruption insolite, presque insupportable dans le monde réel ». Concept ambigu pour Tzvetan Todorov puisqu'il ajoute la sidération à l'exhibition. Mme Du Deffant, célèbre correspondante de Voltaire, avait coutume de dire: je ne crois pas aux fantômes mais ils me font peur. Roger Caillois, après avoir répudié le fantastique de parti pris et d'institution, s'efforce d'aborder un fantastique naturel, permanent et universel qui tiendrait moins au sujet raconté ou montré qu'à la manière de le traiter.

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    1. Vous avez oublié de mentionner que le nom complet de Mme du Deffand était en réalité Marie de Vichy Chamrond (ou Champrond). Je suis déçue.

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    2. Cher Jules

      Voila qui est bien, des réflexions et citations sur la sublimation. C'est mieux que les maths. Merci pour votre compliment sur le « Mouche-toi ». Oui, c'est piqué à la réalité, situation qui avec le recul fait rire. Sur le coup c'est loin d'être le cas. M'enfin une des réalités de la fessée consiste à faire rire l'observateur ou celui qui applique, mais en aucun cas celle qui reçoit. Du moins selon mon ressentir. Et il se peut même que je sois à prendre avec des pincette après une belle correction, tellement je suis en rage...contre moi et mes mauvais comportements.

      Je suis pour être honnête...très peu cultivée en littérature. Et n'en parlons pas de théâtre ou de cinéma. J'aime bien quand on m'en parle ; mais à part Hermann Hesse et Josef Roth, je n'ai pas lu grand chose. En fait j'ai passé ma vie à écouter les autres. Et j'aime toujours écouter. Voila pour la boucle vers la sublimation, le processus de la création m’intéresse beaucoup. Le fond de l'âme aussi. Ce qui ne se dit pas habituellement.

      Je choppe aussi des bribes : la peur dans le fantasme de la fessée. J'ai du matériel en rapport avec l'angoisse, faudrait que je regarde pour la peur. Disons que mon temps ne me permets pas de me pencher sur sujet autant que je le souhaite. J'ai pas mal de belles idées, mais il faut attendre la fin des vacances scolaires....

      Ps : Ne vous en faites pas pour l'injonction. J'avais bien compris à quoi vous faisiez allusion.

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    3. Ah les pros de littérature entre eux. Je suis pliée de rire. Merci Constance.

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  5. C'est "mouche-toi" l'injonction réaliste faite à Isabelle dans le récit d'Isabelle ... que j'aime beaucoup mais qui manque, je ne sais pourquoi, dans mon commentaire que j'aimerais appeler "scolie", mêlant l'explication de caractère scolaire aux chansons à boire, celles qu'on chante en titubant (c'est le même mot que scoliose, en travers, en biais).

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  6. Plût au Ciel, Bonne Constance, que vous ne connussiez jamais de plus grande déception que celle que j'ai pu vous causer. Peu importe les diverses appellations de Marie de Vichy-Chambron – oui, on trouve aussi cette forme-là, plus connue sous le nom de Mme du Deffand, c'est un personnage qui se laisse si bien oublier. Elle a de l'esprit. Bon. Mais en quoi? En défendant systématiquement le vieux contre le neuf? et au service de jugements frivoles.
    À mes yeux, elle a surtout heureusement contribué à faire valoir, par le seul effet de contraste avec elle-même, deux figures féminines hors du commun, Julie de l'Espinasse ou le goût du sorbet dans les sanglots (sobbing) et Émilie du Châtelet, mathématicienne, qui penchait davantage du côté de Leibniz que de celui de Newton qu'elle traduisait du latin en français.
    Je me plais à constater que vous avez le goût de la connivence poussée jusqu'à la complicité, un goût qui demande le respect du secret, une disposition à s'isoler des autres et du reste du monde, ainsi que la capacité de se réjouir dans la solitude et le retrait.

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    1. Ne cherchez pas si loin. J'ai surtout le goût de l'humour et de l'ironie.

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