mercredi 28 novembre 2012

226 Effets hallucinatoires de la flagellation


Flagellation : excitation des nerfs du siège


Quelle magnifique définition de Richard von Krafft-Ebbing qui semble utiliser la flagellation comme synonyme de la fessée. Ce n'est donc pas les dos qui est visé, mais bien le siège. Hélas comme il constate, cette pratique n'est pas efficace pour « l'émancipation du joug de la volupté ».

Et c'est bien vrai selon mes propres expériences, vilaine fille que je suis. Au point de consacrer tout un blog aux effets secondaires de ce châtiment. Et je ne suis pas la seule femme qui parle librement des interactions de l’excitation des nerfs du siège sur sa libido.

Cependant le texte de Kraft-Ebbing va plus loin que des simples fantaisies masturbatoires féminines et même bien plus loin que la jouissance dans le sens orgasmique par exemple sur les genoux d'un homme énergique.

Voila donc qui parle d'effets hallucinatoires provoqués par la fessée. Cela alors !

Pour ma part, bien que grande amatrice de cette pratique je ne puis confirmer. Je ne connais également aucun témoignage sur le net en ce sens. Peut-être faudrait-il une chasteté prolongée pour y arriver ? Et là, je suis trop mal placée pour donner mon opinion...car devenir une sainte n'a jamais fait partie de mes fantasmes.

Le libido sexualis peut être aussi éveillé par l'excitation des nerfs du siège (flagellation). Ce fait est très important pour la compréhension de certains phénomènes physiologiques...

...La flagellation passive peut éveiller la sensualité, ainsi que le prouve l'histoire de la secte des flagellants, très répandue aux XIIIe, XIVe et XVe siècles, et dont les adeptes se flagellaient eux-mêmes, soit pour faire pénitence, soit pour mortifier la chair dans le sens du principe de chasteté prêché par l'Église, c'est-à-dire l'émancipation du joug de la volupté.

À son début, cette secte fut favorisée par l'Église. Mais, comme la flagellation agissait comme un stimulant de la sensualité et que ce fait se manifestait par des incidents très fâcheux, l'Église se vit dans la nécessité d'agir contre les flagellants. Les faits suivants, tirés de la vie de deux héroïnes de la flagellation, Maria-Magdalena de Pazzi et Élisabeth de Genton, sont une preuve caractéristique de la stimulation sexuelle produite par la flagellation.

Maria-Magdalena, fille de parents d'une haute position sociale, était religieuse de l'ordre des Carmes, à Florence, en 1580. Les flagellations, et plus encore les conséquences de ce genre de pénitence, lui ont valu une grande célébrité et une place dans l'histoire. Son plus grand bonheur était quand la prieure lui faisait mettre les mains derrière le dos et la faisait fouetter sur les reins mis à nu, en présence de toutes les sœurs du couvent.

Mais les flagellations qu'elle s'était fait donner dès sa première jeunesse avaient complètement détraqué son système nerveux; il n'y avait pas une héroïne de la flagellation qui eût tant d'hallucinations. Pendant ces hallucinations, elle délirait toujours d'amour. La chaleur intérieure semblait vouloir la consumer, et elle s'écriait souvent: «Assez! n'attise pas davantage cette flamme qui me dévore. Ce n'est pas ce genre de mort que je désire; il y aurait trop de plaisir et trop de charmes.» Et ainsi de suite. Mais l'esprit de l'Impur lui suggérait les images les plus voluptueuses, de sorte qu'elle était souvent sur le point de perdre sa chasteté.

Il en était presque de même avec Élisabeth de Genton. La flagellation la mettait dans un état de bacchante en délire. Elle était prise d'une sorte de rage quand, excitée par une flagellation extraordinaire, elle se croyait mariée avec son «idéal». Cet état lui procurait un bonheur si intense qu'elle s'écriait souvent: «O amour! O amour infini! O amour! O créatures, criez donc toutes avec moi: Amour! amour!»

2 commentaires:

  1. Le bon vieux Krafft-Ebbing reste une source d'inspiration! J'ai déjà pas mal ri de sa manière de parler très châtié (c'est le moment de le dire) et académique du bon bourgeois qu'il était, et préserver la pudeur en disant tout ce qu'il y avait de "sale" en latin. C'est vrai, les obscénités en latin passent mieux...
    Pour revenir aux flagellantes hallucinées, je crois bien que la flagellation à elle seule ne suffit pas à expliquer le délire. Mais l'excitation physique procurée par la fessée ajoutée à l'atmosphère très chargée d'exaltation religieuse et amoureuse - il y a bien le Cantique des cantiques, et le mysticisme même sans la flagellation a toujours été chargé de sexualité - sans oublier les privations, à mon avis l'élément essentiel, donnait sans doute un mélange explosif.

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  2. N'est-ce pas la touche du latin est vraiment trop mignon !

    Je prends bonne note de votre remarque sur le mysticisme. Je n'y avais pas pensé du tout. Personnellement je le vois comme un pur refoulement de toute sexualité en en faisant un mystère à cacher à tout prix. Alors dans ces conditions-là, évidement il faut que la pression emmagasinée sorte quelque part. Puis ajoutons une privation de sommeil et de nourriture, il y a de quoi pour s'approcher d'un contexte de psychose qui elle comme bien connu peut provoquer des hallucinations...

    Bon cela n'explique pas le cantique...

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