Suite de : Fétiche quand tu nous tiens
Nous étions chez des amis quand la
dame de la maison a servi le repas vêtue d'un petit tablier à
bavette. Pas de conclusion hâtive. Ce n'étais pas une soirée pour
couples en manque de distraction charnelle. Je veux dire simplement
que la dame portait ce tablier pour protéger ses habits en dessous.
Ma réaction fut immédiate :
...moi
aussi j'aime beaucoup les tabliers !
Ah ouiiii...
Je passe sur la petite intonation qui
révèle sans le moindre doute une jouissance quelque peu
particulière. Par surplus, attirée par la magnifique dentelle je ne
puis m’empêcher de commencer à parler chiffon. Au grand plaisir
de la dame.Et voilà c'était bien parti. Il n'y avait à aucun
moment, la moindre allusion à une activité récréative. Nous somme
restées dans un échange sur ce que l'on trouve beau, sur des petits
trucs pour rendre le tablier blanc éclatant comme des lessives
spécial rideaux que j'importe de l’Allemagne. Et aussi sur le
repassage dans le moindre coin. Sans oublier les avantages des
tabliers avec des poches.
(Avec une amatrice de fessée en couple
j'aurais pu avoir un dialogue assez analogue par exemple sur le
martinet. Sur la qualité et forme de ses lanières. Sur son aspect
bon marché et mon sentiment de valoir mieux que ce truc qui ne paye
pas de mine. Sur le côté punitif de me faire claquer les fesses par
quelque chose d'aussi moche. Et ceci également sans la moindre
allusion récréative en restant dans un pur discours sur les
méthodes éducatives employées par mon homme.)
J'ai eu une vague impression de sentir
un agacement de la part de mon homme. Mais il s'est fait devancer par
le mari de notre amie :
...moi aussi
j'aime beaucoup les tabliers !
Et la dame au tac-o-tac :
Toi alors, tu
ramènes toujours tout à la même chose.
Voila, quoiqu'on en dise, il y a du
progrès à faire en matière d'égalité. Deux mesures pour une
phrase identique. Les messieurs n'ont pas toujours un beau rôle et
j'avoue que moi aussi je me suis rendue coupable de la même pensée
sexiste que notre hôtesse. Hein oui, dans ma petite tête aussi se
trouve quelque part bien ancrée cette idée fixe que beaucoup
d'hommes ramènent toujours tout à la même chose.
Puis soyons clairs, une femme qui se
vêtit par exemple d'une chemise d'homme et d'une cravate évoque
rarement une allusion au fétichisme. Son goût passe pour une
excentricité et encore. Par contre un homme en bas et
porte-jarretelles par exemple n'aura pas une partie facile devant lui
pour expliquer qu'il s'agit d'une pure question de goût. Le doute
persistera que la tenue lui provoque des agréables frissons. D'où
sa motivation de la porter.
On peut encore pousser plus loin. Quand
je parle de l'agréable sensation du vent sous mes jupes, même
d'agréables frissons, peu de personnes vont y voir une allusion à
la volupté ou du moins à une bonne excitation de plus charnelle. Et
pour ainsi dire avant de lire le texte sur le fétichisme, moi aussi, je ne
m'étais même pas posée ce genre de question....
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