Sadique
moi ? Mais pas du tout !
La preuve c'est moi qui suis mise
régulièrement sur les genoux de mon homme pour recevoir une
correction. Moi pauvre petite chose quelle idée de me soupçonner de
si vilaines pensées. Moi fille modelé et éduquée à l'anglaise
s'il vous plaît. Qui peut en dire autant ? Qui peut afficher
un fessier de nos jours sur lequel se sont usés en 14 ans bon nombre
de martinets. Et qui peut prétendre à la fin de la trentaine de
devoir encore baisser à chaque fois que c'est demandé la culotte
pour présenter son derrière tout nu pour travailler sa discipline ?
Admettons, mais cherchons tout de même
un exemple pour regarder mes soi-disant vilaines intentions d'un peu
plus près. Quand j'étais ado, il m'arrivait non seulement de jouer
encore avec mes Barbies, mais aussi de rêver de mon Prince charmant.
Parfois je me voyais déjà mariée avec un petit bébé en attendant
le retour de mon guerrier d'une grande bataille. Le pauvre, il
revenait couvert de gloire et aussi de vilaines blessures. Et moi, sa
chérie bien aimée je soignai ses blessures. Il m'a fallut tout de
même la rencontre avec la psychanalyse pour mieux comprendre cette
construction purement... sadique. En fait vu que cette scène est
inventé de A à Z par moi-même elle contient justement le désir
sous-entendu, mon désir, que le monsieur soit blessé au cours de la
bataille. Et cette théorie semble bien se défendre. Effectivement
pourquoi ce crétin va jouer avec ses copains écervelés à la
guerre en laissant sa petite femme et son bébé tout seul au
château. Déjà prenant en compte la taille des pièces il y fait
sacrement froid. Et personne pour me réchauffer au lit. Sans parler
du cruel manque de galipettes. Voila donc tout genre de noble
aspiration des soigner les malades, le rêve de devenir infirmière
regorge de sadisme sublimé. Chacun prend pour son grade sans
épargner le chirurgien qui lui comme sadique en chef office avec le
couteau.
Tout cela me semble bien plausible.
J'ai une tenue d'infirmière pour faire plaisir à mon homme. Il aime
que je le bichonne ainsi vêtue. Et moi j'y ai pris vite goût. Et
étant particulièrement active et imaginative, mon homme est allé
de surprise en surprise. En restant toutefois un patient très
patient.
Sous prétexte de soins, je m'amuse de
lui appliquer les traitements le plus divers. Rasage recto verso des
parties intimes pour garantir une hygiène rigoureuse pendant les
actes médicaux. Analytiquement une pure mise ne scène du sadisme
phallique visant la castration symbolique. Et il n'est pas un hasard
que la « transpiration » entre mes jambes s'active
sacrement quand j'étale la mousse et je manie le rasoir. Sans parler
quand je demande à mon patient de prendre une position qui donne
libre accès à son anatomie située entre ses fesses. Prise de
température rectale, parfois un lavement ou un massage pour détendre
le fameux muscle gardien de la porte par où passe la discipline.
Voila le terrain de la fameuse mère dite anale dont le souci favoris
consiste à vider littéralement et dans le sens transposé.
Traitements divers contre un état très
tendu d'une certaine partie du corps. Et même si l'infirmière perso
de monsieur se comporte de la même manière que les dames des films
osés, cela ne veut pas forcement dire que le souterrain inconscient
soit aussi tout gentillet. N'oublions pas que la sadisme oral tourne
autour de la dévoration.. parfois entière au mieux partielle...
selon les goûts. Et le monsieur soupirant de plaisir ne se doute
pour le moins au monde du danger d'une mâchoire féminine selon les
analystes.
Il en va de soi qu'après tant
abominable traitements que le patient perds patience et songe à
retourner la situation. L'infirmière se trouve alors sa blouse
relevée sur les genoux du mécontent. Et comme pour confirmer ses
vilaines manigances elle ne porte même pas de culotte. Le sang en
ébullition par tant d'insolence notre patient applique alors une
punition de plus claquante au fessier de l'odieuse dame. Et là
encore elle frappe par son sadisme. Son postérieur bien ferme, car
musclé constitue un véritable supplice pour la main du pauvre
malade. Il est facile de deviner qui des deux aura le plus mal. Mais
ouf, notre infirmière possède quand même un cœur en soufflant
tendrement :
Si
vous le souhaitez, l’établissement tient à la disposition de nos
malades des paddles en cuir pour corriger les fautes de nos
infirmières...
Oui, s'il vous
plaît Mademoiselle .
Alors si on prend en compte le poids de
tout ce sadisme féminin inconscient, il est peu étonnant qu'un
besoin de punition se manifeste spontanément chez la dame. Voilà la
fameuse culpabilité dont on parle souvent et que personne ne
ressent. En fait aucun rapport avec la mauvaise conscience. A prendre
ou à laisser. Comme d 'habitude je présente en appliquant la
théorie sur moi-même. Sans vouloir convaincre qui que ce soit !
Très beau sujet! et je ne peux pas m'empêcher (je n'ai pas vraiment essayé, il est vrai) d'en demander plus.
RépondreSupprimerNe serait-ce parce que, si mon souvenir du "Un enfant est battu" de Freud - que j'ai lu grâce à un autre de vos liens - est bon, le fantasme de la fessée masculin est principalement masochiste, alors qu'il est principalement sadique chez la femme... Ce qui est à l'opposé de la distribution de rôles la plus habituelle.
Votre description du fantasme de l'homme qui revient de la guerre m'a bien amusé (déformation professionnelle, je n'ai pas pu m'empêcher d'imaginer la promiscuité des châteaux et toutes ces nobles dames qui ont fait la guerre à cheval et en armure, puisque Jeanne d'Arc n'a rien inventé) - mais j'aurais bien envie d'en savoir plus - d'où vient le désir que l'homme soit blessé?
En tout cas, merci pour l'analyse des fantasmes médicaux qui est bien intéressante même pour qui ne les partage pas.
Deux détails pour finir: je m'interroge aussi sur cette assimilation du combat (extensible sans doute de la guerre à toute forme d'affrontement et de violence, même canalisée) au jeu, et de l'homme dans son rôle traditionnel à l'enfant. Je me demande toujours si c'est un moyen polémique dont la vertu principale est de disqualifier la violence, ou y aurait-il une conception précise de ce qu'est la maturité derrière, qui impliquerait une valorisation du quotidien et du matériel, mais dans ce cas, il est assez curieux que l'argument ne s'accompagne pas de la valorisation des figures de producteurs (ouvriers, paysans, bâtisseurs en tout genre). Passons, c'est à côté du sujet.
ce que je voulais dire pour finir, c'est que vous êtes tout à fait convaincante - et vous n'avez aucun besoin de vous minimiser!
Si votre souvenir est bon. Mais n'oubliez pas que Freud en suivant un rigoureux empirisme se base sur des témoignages concrets dont la majorité concerne des hommes amateurs de fessée. Comme il dit quelque part, d'établir des proportions réelles est difficile car la plupart des amateurs de fessée ayant trouvé un équilibre dans leur vie n'éprouvent pas le besoin de consulter. On n'en sait alors pas grand chose sur les proportion statistiques de ce fantasme.
RépondreSupprimerJe prends bonne note que les dames aussi participaient aux batailles. Voila qui refroidit mon romantisme tirée non pas par les cheveux , mais de la lecture du Prince Vaillant. (La belle Aleta c'était moi quand j'étais petite) .
D'où viens le désir de blesser un homme. Voyons, selon Freud c'est le désir de couper ce qui est de trop, ce que la fille n'a pas. Cela peut être aussi de plus symbolique comme couper les cheveux chez Samson et Delila. Et plus basiquement j'ai particulièrement envie de mon homme quand il revient du coiffeur.
Pour vos dernières questions c'est plus complexe. La violence comme l'appareil psychique évolue. Pour mieux comprendre Karl Abraham introduit dans la phase sadico-anale une scission. La phase précoce tourne autour du fantasme détruire/perdre, celle qui est tardive autour du fantasme contrôler/maîtriser/conserver etc. Le passage s'accomplit chez l'enfant par le jeu. Apprendre à faire semblant. Si on considère la régression de ce passage nous arrivons à facilement à la guerre. Alors si on considère la guerre comme émanation de la destruction,, la phase anale tardive se réjouit de la production et de la conservation du produit (qui est perdu sous forme de déchet dans la phase précoce). Et déjà chez les enfants, il y a qui préfèrent détruire, tandis que d'autres préfèrent construire. En fait la violence est sublimé en partie par le biais des activités. Je me servirai en partie de cette argumentation pour ma deuxième distinction entre fessée et S/m.