J’ai un peu tendance à plaindre les hommes...
...qui ont partagé un bout de mon
chemin. Souvent ils n’ont pas eu la vie facile avec moi. Malgré
mes allures de femme poupée et ma réelle fragilité... physique, je
ne suis pas forcement un cadeau pour un monsieur et gare à celui qui
confond apparence et contenu. Quel étonnement alors en me découvrant
dans mon intimité. Je crie... souvent et à haute voix... de colère,
de joie, de plaisir. Je mord avec mes dents dignes de publicité pour
dentifrice. Je griffe avec mes ongles limés sur des longues heures.
Je balance des verres ou des tasses quand je suis contrariée. Et
j’en passe...
Je continue à verser mon fiel. Je
trouve que le monde d’aujourd’hui est fait d’une façon qu’un
homme n’as plus vraiment d'utilité pour une femme. Car nous
sommes capables de mener nos vies seules. Peut-être sommes nous en
train de perdre quelque chose qui va plus loin que les valeurs
traditionnelles qui ne sont pas vraiment – à mon humble avis -
indispensables. Pour ainsi dire je trouve que nous perdons notre côté
instinctuel à force de nous socialiser. J'hésite sur le mot
instinctuel. D'abord je voulais employer « animal », mais
ayant pu observer à la campagne les prestations à la va vite des
mâles de certaines espèces, le mot ne me convient pas. Soyons
clairs, je n’ai pas envie de parler d'attitudes machistes qui ne
sont pas ma tasse de thé.
J’ai vécu il y a quelques années
une expérience insolite. Trois semaines dans un endroit perdu et
isolé. Sans eau courante, sans électricité, sans confort de la
civilisation. C’est là où j’ai pu découvrir l’homme avec un
grand H sous un autre angle.
Pour avoir de l’eau, il fallait en
chercher, à pied et avec un seau. Je ne suis pas du style à
profiter de la force d’un homme en lui faisant du charme dans une
telle situation, mais le fait de contribuer chacun avec ses moyens
(moi avec des petits lui avec des grands) pour un but en commun est
très jouissif à mes yeux. Et le fait que nous étions en sueur à
la fin de la corvée et qu'il me troussait en plein champ n’était
pas pour me déplaire.
Un matin il m’a surprise en me
montrant comment on fait du feu sans allumettes. Là aussi
l’étincelle est très bien passée. Voir mon chéri se transformer
en prométhéen me donna des frissons partout. Pour manger, il
fallait tuer (lapin ou poule). Et je me suis découverte la joie et
l’excitation d’observer monsieur dans cette ingrate tache que je
ne pourrais pas accomplir moi-même. Cela a réveillé encore plus
les instincts primaires en moi. Puis il m’a montré des herbes,
plantes et fruits sauvages qui se mangent, comment choisir des
champignons, même comment on chope un lapin avec des moyens simples.
Il me montra comment s’orienter en
pleine nature sans se perdre de jour et de nuit, comment se laver les
cheveux avec des plantes etc. Je pense dans un tel contexte notre
regard sur un homme change et on redécouvre la valeur de la
différence, se sentir protégée pour du vrai. Les rôles ne se
partagent plus en se basant sur la réflexion ou la convention
sociale, mais selon les capacités de nos corps. Je me suis toujours
considérée à juste titre d'ailleurs comme un produit de ville
particulièrement inapte à la survie en pleine nature. Mais depuis
cette expérience je me sens encore plus rassurée avec mon homme.
Mon attitude envers lui a changé. Il trouve que je suis devenue
beaucoup plus instinctuelle sexuellement et il adore que je le
provoque pour qu’il me prenne « sauvagement ».
Mes amies m’ont demandé où se
trouve le bonheur d’une telle expérience qui semble assez rude et
inconciliable avec mon côté bourgeoise bohème. Eh bien, déjà, la notion de bonheur
est très vague pour moi. Je lui trouve une connotation de stagnation
et d’ennui. J’aime plus le mouvement, les hauts et les bas, les
variations. Le bonheur me rappelle un peu mon premier contact avec
les idées du paradis chrétien et leurs notions d’éternité. Pas
pour moi cela.
J’aime vivre des expériences
insolites, mais toute seule je n’ai pas le courage. J’attends de
celui qui me prend par la main de m’offrir ce que je suis
incapable de réaliser moi-même et combler mon besoin d’évasion.J’aime être surprise au quotidien,
avoir un partenaire créatif qui sait se renouveler, qui est
évolutif, qui sait s’imposer face à moi (ce qui n’est pas
évident du tout), qui n’est pas effacé, qui se comporte en adulte
responsable…
Ma conception de la base du couple est
assez simple. Amour, bonne entente et harmonie des chairs… un mâle
qui s’assume sans être macho, qui a de la trempe et des coul…,
qui sait me faire clairement comprendre qui porte le pantalon à la
maison, mais qui ne se mêle pas de ma vie active et sociale. Une vie
partagée entre un cocon bobo en quelque sorte, basée sur la
discipline domestique, un havre de paix, de récréation,
d’inspiration mutuelle. Et de l’autre côté la possibilité de
me réaliser librement comme être humain dans ce monde tel que je
l’entends.
Pour vous le couple idéal serait Tarzan et Jane, l'homme fruste qui vainc les lion et les tigres et apporte la nourriture et se balançant de liane en liane pendant que la jeune anglaise Jane oublie la civilisation dans la jungle, "mon boudoir de verdure" dit-elle dans la version française de Tarzan et sa compagne. Dans ce film elle est très agaçante et très charmante mais jamais Tarzan ne lui flanque ne fessée, dommage.
RépondreSupprimerVous en avez des belles références, cher Bertrand. Ma fascination pour la vie sauvage est quand même assez limité. Une fois m'a suffie et depuis je préfère nettement les chalets tout confort, mais loin des grandes routes. Avec le plaisir de pouvoir recevoir une fessée bien méritée devant la porte d'entrée sans le risque d'être observé ou entendu par qui que ce soit.
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