mardi 23 avril 2013

323 Souvenirs d'adolescence 1

Mon mari m'impose la fessée !

Et ne pas n'importe laquelle. Comme explique cette dame allemande, amoureuse et bien consentante, à chaque fois que monsieur son époux sort le Rohrstock (la canne), elle a aussitôt des frissons. De plaisir ou d'appréhension ? Difficile à dire. Il faut lire entre les lignes. Mais l'article se finit sur une note bien étrange :

Si seulement cela ne faisait pas aussi mal... après !

Encore une de ces histoires que j'ai découverte dans la collection de vieux journaux à très grand tirage de mes parents quand j'étais adolescente. Malheureusement de nos jours cette collection n'existe plus, mais j'ai lu l'article en question si souvent que je me souviens parfaitement de son contenu. Et dès la première lecture, moi aussi j'avais des frissons en me voyant à la place de la dame. Ce fut en quelque sorte un déclic: Oui, mon monde fantasmatique est conciliable avec une vie conjugale.

Il s'agit à la base de banals quotidiens ou hebdomadaires, dotés de petits articles assez basiques qui ont tendance de se coller dans la tête. Et il y a de temps en temps une rubrique qui parle de bizarreries de la sexualité humaine. Il existe une manière bien particulière d'aborder de genre de sujet en Allemagne pour que cela reste du tout public et sans que personne ne crie au scandale. Je pense que l'on comprend aisément ma motivation pour me plonger dans ces piles au grenier familial (comble de poésie ; il y avait dans la cave aussi ) et de feuilleter journal par journal qui se trouvait là. Malgré le fait de posséder déjà à cette époque des solides et agréables connaissances sur les plaisirs essentiels possibles avec les jeunes « hommes » de mon âge. Alors dans ces journaux souvent la bizarrerie n'est pas grand chose, comme se promener sans culotte, mettre une tenue exotique, se raser le pubis, s'amuser sous la table entre les jambes du monsieur, sensations étranges en utilisant un bouchon médical, mais aussi - quel bonheur- récréation punitive appliquée sur le derrière. Avec comme point en commun que cela se passe sur l’initiative du monsieur. Suggérant en cette période qui suit la libération sexuelle que les dames sont libérées (ben voyons), c'est à dire disponibles aux aventures, mais « vierges » de toute originalité fantasmatique qui dépasse la vanille. Chose étonnante, car à la même époque un célèbre hebdomadaire allemand pour ados parle déjà d'une activité charnelle beaucoup plus imaginative que celle censée de se passer entre adultes. Style : je rêve qu'un garçon me mette toute dévêtue sur ses genoux et me donne des claques sur mon derrière en me faisant vraiment mal. Là j'ai des références. C'était « emprunté » à Nancy Friday ; My secret jardin (mon jardin secret) ; Fantasmes sexuels des femmes.1973.

Enfin il règne dans ces journaux le cliché d'une sexualité d'antan avec un monsieur actif et viril qui fait goûter à la dame des délices bien particuliers. Et comme bien entendu la dame « par ses dispositions polymorphes » apprécie le plat. Seulement elle se pose quelques question sur le bien-fondé de cette nouvelle manière d'éprouver du plaisir qu'elle n'hésite pas à communiquer à la rubrique conseil de certains journaux par exemple. Sur un mode de déculpabilisation qui se retrouve dans le vocabulaire employé : il veut que..., il m'impose que..., il aime que... On y trouve aussi la confession intime, le médecin gynécologue qui parle de ses consultations, le juge qui aborde certains cas de divorce etc. Voila donc tant d'habiles constructions qui rendent la situation crédible, non vérifiable et servent à créer du plaisir... chez le lecteur.

Revenons à notre histoire. La dame parle d'abord de sa vie de couple. Mariée à un homme qu'elle aime et qui est attentif à elle, il semble que tout va bien dans son ménage. Seulement au bout de quelques mois de vie commune, le mari avoue à sa dame un désir assez particulier qu'il souhaite réaliser de temps en temps. Lui passer quelques coups de Rohrstock sur son derrière dénudé. La dame peu enthousiaste et pour ne pas perdre son mari accepte après longue hésitation. Elle ne rentre pas dans les détails pour parler de sa première rencontre avec la canne. Elle raconte plutôt les alentours concernant cet élément de la vie conjugale. Le mari n'est pas présenté comme abusif. Il se passent pas mal de semaines entre les séances et l'impression s'impose qu'il mène à un dur combat avec ses démons intérieurs. Il semble essayer de repousser l’échéance le plus loin possible, mais cède au bout du compte...


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