Mon
mari m'impose la fessée !
Et ne pas n'importe laquelle. Comme
explique cette dame allemande, amoureuse et bien consentante, à
chaque fois que monsieur son époux sort le Rohrstock (la canne),
elle a aussitôt des frissons. De plaisir ou d'appréhension ?
Difficile à dire. Il faut lire entre les lignes. Mais l'article se
finit sur une note bien étrange :
Si
seulement cela ne faisait pas aussi mal... après !
Encore une de ces histoires que j'ai
découverte dans la collection de vieux journaux à très grand
tirage de mes parents quand j'étais adolescente. Malheureusement de
nos jours cette collection n'existe plus, mais j'ai lu l'article en
question si souvent que je me souviens parfaitement de son contenu.
Et dès la première lecture, moi aussi j'avais des frissons en me
voyant à la place de la dame. Ce fut en quelque sorte un déclic:
Oui, mon monde fantasmatique est conciliable avec une vie conjugale.
Il s'agit à la base de banals
quotidiens ou hebdomadaires, dotés de petits articles assez basiques
qui ont tendance de se coller dans la tête. Et il y a de temps en
temps une rubrique qui parle de bizarreries de la sexualité humaine.
Il existe une manière bien particulière d'aborder de genre de sujet
en Allemagne pour que cela reste du tout public et sans que personne
ne crie au scandale. Je pense que l'on comprend aisément ma
motivation pour me plonger dans ces piles au grenier familial (comble
de poésie ; il y avait dans la cave aussi ) et de feuilleter
journal par journal qui se trouvait là. Malgré le fait de posséder
déjà à cette époque des solides et agréables connaissances sur
les plaisirs essentiels possibles avec les jeunes « hommes »
de mon âge. Alors dans ces journaux souvent la bizarrerie n'est pas
grand chose, comme se promener sans culotte, mettre une tenue
exotique, se raser le pubis, s'amuser sous la table entre les jambes du monsieur, sensations
étranges en utilisant un bouchon médical, mais aussi - quel
bonheur- récréation punitive appliquée sur le derrière. Avec
comme point en commun que cela se passe sur l’initiative du
monsieur. Suggérant en cette période qui suit la libération
sexuelle que les dames sont libérées (ben voyons), c'est à dire
disponibles aux aventures, mais « vierges » de toute
originalité fantasmatique qui dépasse la vanille. Chose étonnante,
car à la même époque un célèbre hebdomadaire allemand pour ados
parle déjà d'une activité charnelle beaucoup plus imaginative que
celle censée de se passer entre adultes. Style : je rêve qu'un
garçon me mette toute dévêtue sur ses genoux et me donne des
claques sur mon derrière en me faisant vraiment mal. Là j'ai des
références. C'était « emprunté » à Nancy Friday ;
My secret jardin (mon jardin secret) ; Fantasmes sexuels des
femmes.1973.
Enfin il règne dans ces journaux le
cliché d'une sexualité d'antan avec un monsieur actif et viril qui
fait goûter à la dame des délices bien particuliers. Et comme bien
entendu la dame « par ses dispositions polymorphes »
apprécie le plat. Seulement elle se pose quelques question sur le
bien-fondé de cette nouvelle manière d'éprouver du plaisir qu'elle
n'hésite pas à communiquer à la rubrique conseil de certains
journaux par exemple. Sur un mode de déculpabilisation qui se
retrouve dans le vocabulaire employé : il veut que..., il
m'impose que..., il aime que... On y trouve aussi la confession
intime, le médecin gynécologue qui parle de ses consultations, le
juge qui aborde certains cas de divorce etc. Voila donc tant
d'habiles constructions qui rendent la situation crédible, non
vérifiable et servent à créer du plaisir... chez le lecteur.
Revenons à notre histoire. La dame
parle d'abord de sa vie de couple. Mariée à un homme qu'elle aime
et qui est attentif à elle, il semble que tout va bien dans son
ménage. Seulement au bout de quelques mois de vie commune, le mari
avoue à sa dame un désir assez particulier qu'il souhaite réaliser
de temps en temps. Lui passer quelques coups de Rohrstock sur son
derrière dénudé. La dame peu enthousiaste et pour ne pas perdre
son mari accepte après longue hésitation. Elle ne rentre pas dans
les détails pour parler de sa première rencontre avec la canne.
Elle raconte plutôt les alentours concernant cet élément de la vie
conjugale. Le mari n'est pas présenté comme
abusif. Il se passent pas mal de semaines entre les séances et
l'impression s'impose qu'il mène à un dur combat avec ses démons
intérieurs. Il semble essayer de repousser l’échéance le plus
loin possible, mais cède au bout du compte...
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