dimanche 7 juillet 2013

366 La fessée au cinéma (#17)


Du cinéma qui me fait rêver. En voilà !


Extrait de : The Brass Teapot; 2012

Désolée pour les amateurs de dames soumises. Dans ma petite tête notre sujet rime très bien avec une féminité entreprenante qui n'a pas peur de montrer le bon chemin au monsieur. Et le fait d'éprouver un besoin de punition qui s'apaise par des savantes claques dans un cadre de discipline domestique ne me semble en rien une raison valable pour des conclusions hâtives sur l'éventuelle « nature » de la dame, ainsi que sur le « mystère » de sa façon de jouir. Je comprends des telles initiatives qui hantent certains imaginaires qui se rassurent sur les pulsions de la dame par l'idée de pouvoir les maîtriser ou contrôler. Et idem je comprends certaines dames qui se sentent rassurées par une personne qui exerce un tel contrôle pour s'abandonner en toute confiance. Par contre ce qui passe bien au niveau de la compréhension, ne passe pas au niveau de la représentation. Par exemple j'ai beaucoup de mal avec les productions à la chaîne et leurs dames qui ressemblent à la poupée qui dit toujours oui en baissant les yeux. Niveau identification et frisson ce n'est pas le top... pour moi. Et quant aux messieurs qui peuplent ces ouvrages il me semble qu'ils dégustent un paddle en bois au petit déjeuner avant le tournage, tellement ils paraissent raides et coincés. Alors difficile de les considérer sous un aspect « d'objet de séduction ». Heureusement arrive cette très belle histoire dont je montre les extraits et qui reprends de manière originale le filon de la production industrielle, veut dire de transformer la douleur en argent content. Une liasse de billets pour chaque claque. Mais on y trouve aussi une multitude d'autres fantasmes masochistes abordés qui rapportent également. En gros le rêve de beaucoup de sites qui cherchent de l'argent facile. « La théière », une parabole de l'internet vénal ?

La première idée qui me vient à l'esprit en regardant la séquence c'est une féminité décomplexée comme on en trouve pas tous les jours en rapport avec notre sujet et dans un sens plus large avec la douleur susceptible de gérer émotions et plaisir. Car non vendeur je pense parce que faisant peur à certains hommes et envoyant à une image de la femme qui ne convient pas pour d'autres. Puis pour mieux cerner la complexité de la situation, il suffit d'avoir tentée le diable au moins une fois en prenant la pose de la magnifique June Temple. A quatre pattes, en lingerie suggestive et le martinet en bouche pour ma part. Je n'aime pas trop les ceintures. Alors je m'adapte à ma façon. Ce bâillon de plus original donne un drôle d’intonation à la voix qui n'est rien en comparaison avec la modification que subit celle du monsieur qui se fait ainsi surprendre. Il vaut mieux bien choisir sa cible. Niveau solidité du cœur. Si on tombe sur un monsieur bien susceptible à ce genre de poses, il y a un effet des yeux qui sortent de la tête. Et cela risque plus booster la libido que l'habituelle gâterie « sucette ». Cette dernière grand classique ceci dit, déjà à l'époque de l'adolescence de mon homme quand cela s'appelait encore « heavy petting ».

Mais le vrai risque vient de l'autre côté... , mais oui de l'autre côté dans le sens littéral, car il existe bien d'hommes et femmes (!) qui considèrent notre pratique comme un synonyme pour ce genre d'activités. En parfait accord avec la psychanalyse d'ailleurs qu'y voit un fantasme équivalent. Ainsi qu'avec certains poètes comme Joë Bousquet pour qui claquer le derrière c'est posséder et qui pense la...

...« sodomisation de la femme par l'homme comme un devenir femme de la femme (et non plus comme une masculinisation), deux singularités se touchant au point le plus interne d'une chair :  j'aurais voulu obtenir que toute l'âme de la femme aimée personnifiât l'endroit obscur de la chair par où j'eusse voulu me l'attacher. »

Enfin, il existe aussi la variante rustre et moins poétique : Deux petites claques de rien du tout, puis « en place ma belle ». D'où l’intérêt de bien choisir son partenaire quand on leurre par des positions susceptibles de faire démarrer un monsieur au quart de tour. Mais même s'il est sur la même longueur d'onde que nous, ce n'est pas encore gagné. Se pose donc la question du bon dosage. Il est pénible quand il faut relancer sans cesse par des petits « plus fort ». C'est bien mignon un homme quelque peu timide, mais cela peut aussi vite devenir agaçant. Idem celui qui tape comme s'il s'agissait d'arracher la peau des fesses de la dame. Peut-être en pensant tout naïvement de lui procurer un plaisir monstre. Ou le vrai sadique encore qui semble penser : Je vais t'apprendre de jouer avec moi le jeu du topping par le bottom, espèce de ... » Enfin ce dernier cas me semble peut probable, mais comme on dit en Allemagne « les veaux les plus bêtes choisissent eux même leur boucher ». Personnellement je pense pour vivre les joies d'une vraie correction dans la règle de l'art, rien ne vaut un monsieur qui a goûte lui-même au moins une fois dans sa vie à une bonne tanné.

J'aime dans ce film le côté délirant. S'impose alors le switch, cette inversion des rôles sur laquelle je ne saurais pas dire grand chose. Le sujet me passionne pour l'écriture sans s’incruster dans ma vie réelle comme une envie à réaliser. De plus faisant partie des personnes qui estiment qu'il ne faut pas forcement tout essayer, il y a peu de chances que je passe un jour à l'acte avec mon chéri. Ce qui ne m’empêche pas de regarder la petite scène entre ces deux amoureux avec un réel plaisir. Suivie de mon rire d'ado attardée, bêtasse qui comprend justement avec un certain retard ce que prépare la jeune dame encore comme surprise au jeune monsieur. Là, nous sommes vraiment hors de mon univers sans que je porte un regard négatif sur la chose. Disons que l'idée qu'un monsieur se prenne quelque chose sur ou dans le derrière, m'a toujours beaucoup fait rire. Classique jusqu'au bout je tiens dans ma chambre à un certain respect de rôles, un chacun à sa place. Alors je ris encore avec plus d'entrain quand ces vilains choses arrivent à une dame. Ce qui me rappelle une copine qui m'a montré une fois un truc à forme équivoque en disant, tu n’arriveras jamais à imaginer, ce qu'il a voulu me faire... Oh que si ! A mes yeux, il n'y a pas plus curieux et gamin à ce niveau qu'un homme qui se découvre son âme d’explorateur. Bon, il fait déjà très chaud ce matin et je m’arrête pour ne pas ajouter d'autres sornettes... dignes ou plutôt indignes - vue mes attitudes - du net récréatif.

6 commentaires:

  1. Mardi dernier, ayant été punie par mon mari, ce qui Dieu merci ne m'arrive pas souvent, j'ai eu la curiosité vendredi soir sur Google de taper le mot fessée. C'est ainsi que j'ai découvert par hasard votre blog, et que je l'ai lu en entier !

    Au début, j'ai eu l'impression que nous sommes très semblables, et puis, au fur et à mesure, cela m'a semblé de moins en moins évident. Néanmoins, je ne suis pas sure que vous ne vous cachiez pas un peu la vérité en prétendant ne pas être soumise à votre homme. Car accepter la discipline domestique est, me semble-t-il, accepter son autorité et sa faculté à nous guider et à devenir meilleure ?

    En tout cas, pour moi, c'est très clair dans mon esprit : depuis le jour où je me suis donnée à celui qui est devenu mon mari, je me suis donnée sans réticence corps et âme.

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  2. Merci pour votre mot Christine

    Je dirais pour ma part que la soumission se passe avant tout dans la tête. C'est une question de sensibilité personnelle qui. Je veux dire par là que de se sentir soumise peut provoquer un joli et riche émotionnel chez certaines personnes. Ce que je trouve très touchant d'ailleurs dans un couple amoureux.

    Personnellement je ne me sens pas soumise et l'idée de l'être ne m'évoque pas de frisson. Ce n'est pas une question de réflexion ou d'à priori.Pourtant je conviens dans les grandes lignes avec ce que vous dites : « Car accepter la discipline domestique est, me semble-t-il, accepter son autorité et sa faculté à nous guider et à devenir meilleure ? » L'expression « devenir meilleure » me semble discutable, mais il y aussi de cela aussi dans la discipline domestique. Toutefois pour moi il faut que l'autorité corresponde à des critères qui me conviennent. Je n’accepterais pas n'importe quelle règle au ménage sous prétexte qu'elle vienne de mon homme. Puis je vois dans la discipline domestique une solution de bon sens dans laquelle mon propre intérêt prime. Peut-être la différence de nos approches vient du ressentir envers nos partenaires respectifs. A vrai dire je ne me pose pas la question de me donner à mon homme. Je vie avec lui parce que j'ai des forts sentiments pour lui. Il décide de ma discipline et non de ma sexualité dans son sens large.

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    1. De la différence (qui est parfois surtout langagière) entre être soumise et se soumettre...
      Mais ce sont des choses que je ne connais pas, moi qui ne vit pas dans une relation de DD quotidienne.
      J'aime bien l'idée qu'un bon fesseur est celui qui, au moins une fois dans sa vie,s'est pris une bonne tannée! Je suis assez d'accord. On fesse bien si on a bien vécu la chose soi-même.

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    2. Merci Isabelle pour votre longue réponse : j'admire chez vous dont le français n'est pas votre langue maternelle votre aptitude a écrire vos idées.

      Si à un an près, nous avons le même âge, au fur et à mesure de lecture de votre blog, j'ai vu de nombreuse différences, à commencer par le fait que je je ne suis pas une "femme au foyer", mais que je travaille en tant qu'assistante de mon mari : c'est ainsi que je l'ai connu ! Comme il le dit "de patron, il est devenu mon Seigneur et Maitre" ! Suis-je "soumise" ? Peut être plus simplement, il me parait naturel de me soumettre à l'autorité de celui que j'aime, à qui je me suis donnée corps et âme pour toute ma vie (du moins je l'espère !).

      A-t-il influé sur ma sexualité ? Au fond, je n'en sais rien. Je n'ai pas d'expérience avec d'autres partenaires. Avant lui, les quelques fois où j'ai flirté, ce fut ce que mon mari nomme "l'art du tout mais pas ça", me contentant de me toucher depuis ma pré-adolescence. Ce que je sais, c'est qu'il me rend heureuse, satisfaite sur le plan sexuel notamment, en espérant lui donner tout ce qu'un homme peut souhaiter d'une épouse, et que je me sens bien seule quand, comme en ce moment, il est absent pour quelques jours.

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  3. @Latis : Mais oui, la différence langagière me semble très important. Dans le temps on casait des qualificatifs sur les dames et elles n'avaient que le droit de la fermer. Il est surtout effarant de constater ce qui était considéré comme soumission dans le temps. Heureusement cela évolue. Ceci dit pour ma part je pense que l'évolution de la condition féminine passe aussi par une prise de conscience du sexisme dans le langage.Sans tomber dans la mode du politiquement correct...

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  4. @Christine : Merci pour ce joli compliment sur mon français. Cela me touche beaucoup.

    En vous lisant j'ai un peu l'impression que tout va au mieux dans votre vie de couple et que la question de la soumission ne se pose qu'accessoirement. Je vois plus en vous un côté femme amoureuse qui essaye de combler son mari. Et ceci (dans un sens réciproque) me semble dans mon échelle personnelle de valeurs non pas seulement le but premier de la discipline domestique, mais de tout couple. Malheureusement ce but se perd de nos jours. Alors il me semble que l'on essaye de discréditer les dames « se pliant en quatre » pour rendre la vie de leur mari agréable en les traitant de soumises.

    Ce qui m'interpelle positivement chez vous c'est le mot « naturel » en rapport avec une (éventuelle) soumission. Cela dénote de maints textes sur le net dans lesquels la dame se souhaite devenir soumise, ce qui implique un état d'esprit antérieur qui est différent et un effort sur soi pour le réaliser. Voir un fantasme de devenir soumise de manière imposée. C'est la volonté de se rendre soumise qui caractérise pour moi la soumission. De l'autre côté, ce qui nous rapproche malgré nous différences, c'est peut-être ce naturel qui me guide dans beaucoup de mes actions.

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