dimanche 20 octobre 2013

417 Questionnements à l'adolescence


Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ?

(Un texte très personnel, prévu en trois parties)

Je me souviens bien d'un étrange incident pendant mon adolescence. Un jour, en cherchant pour mes cours des citations dans la bible, je me suis vue confrontée à une excitation naissante. Non pas de manière intellectuelle ou spirituelle, mais clairement de nature charnelle. Au point de ne plus pouvoir poursuivre mes recherches, tellement le désir se montra impérieux. Plus tard, à tête reposée j'ai pu établir un lien plausible entre ma lecture et mes activités manuelles qui s’avéra fort gênant. Mon texte de l'ancien testament parlait de manière répétitive de punitions. Voila qui orienta ma réflexion d'abord vers toute une gamme de fantasmes de mon enfance. A cette époque je me faisais un délice d'imaginer des petits diables et pestes de mon entourage qui me pourrissaient la vie, sévèrement châties par un sonore pan-pan cucul devant moi. Parfois la punition était infligée par un des parents , parfois par des commerçants du quartier ayant un air peu commode, parfois par des voisins style prof à l'ancienne ou des voisines à l'allure bas-bleu. Étant très concrète dans mes fantasmes et soucieuse des moindres détails, je me faisais un plaisir d'élaborer des rêveries complexes. J'avais même pensé par un procédé miraculeux de me rendre invisible pour mieux espionner ces séances de correction. Je me contentai d'une position d'observatrice et un plaisir jubilatoire était régulièrement au rendez-vous. Seul point noir dans ce joli tableau, un rapport direct avec la vilaine main qui me rendait cette activité suspecte et quelque peu pesante.

Ce sentiment fut amplifié par ma « déconcentration » malvenue pendant ma lecture spirituelle et surtout par ma prompte manière d'y remédier. J'étais gênée non pas envers le divin, mais envers mon contexte familial. En comprenant que ce qui avait mis mon sang en ébullition était un changement fantasmatique, d'être punie moi-même et de surplus par quelqu'un qui prétend être mon père et qui n'est pas mon père. Je n'ai pas poussé ma réflexion au bout pour découvrir la vraie nature de mon fantasme : être fessée par mon propre papa. (Pourtant je me souviens d'un courrier de lecteur en ce sens qui m'a causé des nuits blanches.)

Je me suis contentée de comprendre que la fessée n'avait pas uniquement un aspect de plaisir jubilatoire de vengeance. Cette dernière procure d'ailleurs une vraie satisfaction par le fait de combler les désirs agressifs, ne serait-ce que par procuration. Maintenant, ayant changé ma confortable place d'observatrice avec celle qui se trouve elle-même penchée sur les genoux de celui qui punit, j'ai compris également qu'une nouvelle notion entrait en jeu. Celle de la sexualité d'adulte, celle de mon attirance pour les princes charmants, en gâchant un - en apparence innocent - fantasme de me faire claquer le popotin par un monsieur exigeant pour comportements exécrables de tout ordre. Alors pour sauver mon idyllique monde d'enfance qui grouillait de justes châtiments pour autrui et qui se retournaient maintenant contre moi, j'ai trouvé un parade excellente en me réfugiant dans un contexte entre filles qui me paraissait exclusivement punitif donc exempt de la notion charnelle.

Alors dans mes rêveries je partais dans des écoles d'antan, des pensionnats pour jeunes filles, chez des amies sévères de ma mère, voire dans des académies militaires. Dans ces institutions il fit bon vivre. D'un côté je pouvais assister aux châtiments de mes copines, de l'autre pour ma part je n'étais pas non plus à l'abri de claquantes sanctions. Sans parler de remises en question en groupe. De quoi m'occuper largement l'esprit le soir dans mon lit, mais aussi à l'école pendant mes cours en serrant mes cuisses.

Parallèlement de cette passion plutôt virtuelle, j'en avais une autre, bien réelle. La course au prince charmant, car mes copines du lycée n'étaient pas nées de la dernière pluie. Toutefois j'ai pris mon temps de faire le choix d'un prince qui me convenait, au lieu de me précipiter sur un statut d'une fille qui sort avec un garçon. Ce qui n'est pas du tout la même chose. La fessée cloisonnée dans des institutions imaginaires entre filles, j'ai vécu le bonheur de la rencontre, d'une relation naissante, de premiers baisers et de premiers contacts charnels avec un garçon de manière de plus vanille. Bien conseillée et bien renseignée sur tout point de vue par mon papa et ma maman, je garde un excellent souvenir de cette époque. Et aussi du premier aperçu du plaisir charnel que j'ai découvert dans la sexualité. Seulement, je fut vite rattrapée par un impérieux besoin de discipline. D'où d'ailleurs le nom de mon blog. J'en parlerais dans un prochain post.

4 commentaires:

  1. Sur la fin de mon adolescence j'ai aussi eu d'une part des poursuites bien réelles (me trouver une copine... un peu comme presque tous les garçons) d'autre part des poursuites virtuelles (ce fantasme qui s'installait de recevoir la fessée et plus de la part d'une dame plus âgée... et parfois de la donner ou de la voir donnée à une pimbêche).

    Bien entendu l'un n'allait pas avec l'autre. De nos jours on parle 50 nuances de gris à la radio/TV mais à l'époque ce n'était pas un sujet facile: peur d'avoir l'air d'un malade à vouloir recevoir le panpan cucul, peur d'avoir l'air d'un 'homo refoulé" pour vouloir recevoir un doigt indiscret...

    Dans le même temps j'ai appris la "vanille", mais encore assez maladroitement.

    Ce n'est que plus tard, avec ma compagne actuelle, que j'ai pu, outre une délicieuse "vanille" (madame m'a dit avoir découvert avec moi les bienfaits de l'application quotidienne), essayer mes fantasmes... et me mettre aussi à fesser moi aussi car madame se comporte parfois comme une pimbêche. Adolescent, je ne me doutais pas de la satisfaction qu'il y a à déculotter et rougir un joli derrière coupable.

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    1. Cher Pecan, ce que vous dites ressemble beaucoup à ce que me raconte mon homme. Autant pour le fantasme de recevoir une fessée par une dame plus âgée, autant pour la pimbêche, pour lui version garçonne impertinente. Vous avez raison d'insister sur le côté maladie qui était collé dans le temps au fantasme de la fessée. J'ai quelques anecdotes révélatrices à ce sujet concernant la mentalité allemande. Il faudrait que j'en fasse un post. Un peu comme vous je dirais : Adolescente je ne me doutais pas de la satisfaction qu'il y a à me faire déculotter et rougir mon derrière coupable. Ce la réalité qui à plaisamment dépassée mes fantasmes.

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  2. Très intéressant. J'attend la suite avec délice.

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    1. je suis ravie que mes confidences vous plaisent, Olivier. La deuxième partie sera avec grande probabilité pour demain.

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