dimanche 27 octobre 2013

420 La rassurante poésie du pensionnat pour grandes filles 2



Petit aperçu derrière les murs

Mes fantaisies successives du pensionnat répondaient à deux situations majeures de ma vie de jeune fille/jeune femme. D'abord à l'angoissante perspective de passer à l'acte avec un prince charmant, puis plus tard à la phase après le premier acte charnel consommé. Voyons cela un peu plus près.

Se retrouver entre filles est déjà rassurant par le fait de rencontrer ses semblables, concernées par une même perspective si j'ose dire. Voilà qui permet d'échanger autour d'un sujet en commun. Et rien ne vaut la meilleure copine pour des confidences mutuelles. Toutefois le lien entre la peur de la première fois et la force de la pulsion imposée par la nature reste souvent un non-dit. Et je dirais même qu'il ne devient pas forcement conscient à cet âgé-là. Pourtant il suffit de regarder mes fantasmes accompagnants et leur symbolisme. La pulsion qui pousse vers la périlleuse situation de la première fois est censurée en quelque sorte pour se montrer de manière beaucoup plus inoffensive. Un sacré besoin de discipline, imposé par le biais d'un martinet, objet hautement phallique. Et voilà mon prince charmant, porteur de ce qui attire autant ma convoitise que mon appréhension, réduit à un petit objet qui inspire plus facilement mon imagination. Une sorte de choix d'un moindre mal.

Par conséquence dans notre pensionnat le contact avec le prince charmant est rigoureusement interdit (voilà l'élément hautement rassurant : l'interdiction) et sévèrement réprimé par des punitions corporelles. Celle qui fait tentative de courir les garçons, devra se contenter du martinet dans des conditions identiques de la vanille : la culotte baissée. Mais, coup de théâtre et renversement de la situation, c'est le derrière qui doit être présentée. Parfois dans un pénible huit clos devant la directrice, haute autorité punitive qui appliquera le martinet. Évidement c'est un événement très stressant et -inutile de le mentionner – imaginé très douloureux. Parfois aussi c'est la châtiment public, sur une estrade, devant les autres élevés, qui se réjouissent de la chute de l'audacieuse qui a essayé de contourner le règlement de la maison. Elle payera cher sa faute par un derrière strié par les lanières et qui bougera bientôt avec des mouvements involontaires à la façon de la danse de Saint Guy. Oh comme il fait bon d'être une fille sage dans un tel moment. Notons, vu que le tout se passe dans un fantasme, autant celle qui se fait botter les fesses, autant celle qui observe avec dévotion, autant celle qui applique y trouve son compte, car ils s'agit de la même personne qui expérimente trois facettes de sa personnalité. (Et je pense que c'est à ce moment-là que j'ai fais mon choix de la place de celle qui reçoit la discipline.) Voila le propre du fantasme : contourner sa frustration de ne pas oser de passer à l'acte par la toute puissance de la pensée.

En gros l'acte charnel redouté est remplacé par la punition qui prend alors les apparences d'une satisfaction.

C'est un cercle vicieux. A défaut de pouvoir se procurer une satisfaction dans le sens génital, il faut se montrer odieuse pour se procurer un châtiment.

Toutefois dans la réalité, je n'ai pas trop tardé pour passer à l'acte avec un charmant jeune homme. Sans brûler les étapes et en douceur. Et j'y ai pris goût de récidiver. Peut-être moins au début pour des sensations éprouvées, mais pour le plaisir du corps à corps et de la découverte mutuelle. Voila donc ma pensée occupée de jeunes hommes, pour me calmer un peu, j'ai modifié mes aventures à l'internat. Notamment quand j'ai passé trop de bon temps le week-end dans la réalité, je m'imaginais rentrer soit dans mon internat, soit chez une sévère gouvernante. Attendue pour un cuisant châtiment, car j'avais enfreint les interdictions. Le côté rassurant se créait par le fait d'un cadre éducatif dont je sentais le bénéfice dans le sens « d'un coup de main » pour retrouver mon calme. En expérimentant cette fantaisie j'ai pu constater son effet apaisant sur mes ardeurs de sortir aussi en semaine et quand je me sentais harcelée par la « nature », je me réfugiais dans mon pensionnat. Avec le recul je dirais que cette évocation m'a bien aidée, non seulement de me mieux familiariser avec mon corps, mais surtout d'apprendre à différer mes pulsions. J'ai préservé cette double facette de mes envie de vanille facilement convertibles en besoin de punition selon la situation et vice et versa. Par cette particularité de conversion je me considère plutôt névrotique/hystérique que masochiste. Hypothèse confirmée par mon homme qui se réjouit de mes facettes de furie quand il me corrige. J'admets qu'il faut aimer le spectacle, car nous sommes parfois proches d'un « rodéo » et loin d'un comportement de silencieuse soumission. Mais, et c'était là pour moi la découverte la plus surprenante, la vraie discipline me réussit. Elle soigne parfaitement mes déconcentrations...

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