vendredi 8 novembre 2013

427 Liens de discipline domestique (87 ème édition)


Un fantasme qui défoule

Je ne sais pas si le fantasme de fesser une superhéroïne est bien répandu. En tout cas cela rentre dans la catégorie des fantasmes dits sadiques qui tournent autour de la joie maligne : comme la chute de la star qui se retrouve par ce fait à nouveau au beau milieu du commun des mortels. Selon la devise :
Bien fait pour elle !

Ou encore

Elle l’a bien méritée après tout.

J’aimerais vous donner un petit aperçu de ce qui m’émoustille personnellement dans ce genre de dessin. Il est bien connu que Batgirl ou Wonderwoman se montrent à la hauteur de sauver le monde. De m’importe quel danger. Peu importe de l’adversaire. Elles triomphent de tout. Je comprends que ce genre d’histoires puisse attirer, mais personnellement je ne m’y retrouve pas. J’aime intervenir sur ce monde par des actes réalisables. Comme par exemple mes petits écrits ici. La question de sauver le monde ne se pose pas pour moi. Je ne me sens pas investie d’une mission. Peu importe sa nature. Et je m’y plaît dans ce que je suis et dans la vie que je mène.

Par contre ce qui m’agace c’est le plastique irréprochable de ces héroïnes et par extension des femmes qui se sont glissées dans leur rôle. Alors outre ma rivalité féminine, c'est mon sadisme de bon enfant qui se réveille. Que ces superhéroïnes reçoivent une correction par un superhéros me laisse bien indifférente. Par contre imaginer une de ces créatures rentrer à la maison, après avoir accompli avec brio une mission de plus périlleuse et de se faire gronder par son homme pour motif de retard me plaît beaucoup. Un « monsieur tout le monde » qui ne laisse pas passer le prétexte de grandes causes. Qui rappelle infailliblement à la dame fautive un règlement de la maison établi par entente commune. Un monsieur qui déculotte tranquillement pour préparer le terrain. Sorte de geste hautement chargé de non-dits : La superhéroïne qui renonce à ses superpouvoirs qui lui confèrent… sa culotte magique. Et comme moi elle passe sur les genoux de son bien-aimé pour se faire corriger pour ses négligences. Elle abdique car sauver le monde lui parait plus facile que sauver ses pauvres fesses d'un fantasme qui la hante. Peut-être a-t-elle choisi de devenir superhéroïne, car faute de sauver ses propres fesses, elle veut au moins sauver celles des autres ?

Je ne suis pas une Batgirl, ni Wonderwoman. Mais je peux vivement concevoir une telle correction dans un autre « déguisement »  plus conventionnel: mes tailleurs bcbg. Une femme de tête qui – habituée dans un cadre professionnel d'exposer et d'imposer avec ardeur ses idées dans les domaines concernés – souhaite oublier cette dure réalité en rentrant la maison où le martinet accueille les retardataires. Bref un reflet de ma philosophie personnelle qui fait passer le compagnon et la famille avant tout dans la vie et qui prévoit un sanction au moindre écart de cette règle de base.

J’avais hésité d’appeler ce sujet : fesses inaccessibles. Mais justement c’est la vraie vie qui nous offre la possibilité de s’approcher de l’inaccessible. Avec un peu de courage et de confiance en soi. Fesses célèbres ou fesses anonymes, quand on ne connaît pas la propriétaire elles nous restent inaccessibles. (Petite phrase hautement philosophique que j’ai entendue lors d’une discussion entre hommes !)

Il suffit de rencontrer le bon partenaire pour devenir à ses yeux la personne la plus importante au monde. Cela vaut encore mieux que le statut de superhéroïne, adulée par tous. Et dans ce sens je me contente parfaitement de mon statut de « fessier anonyme ». Et ma réponse à la philosophie de comptoir entre grands garçons  est la suivante :

L’amour rend accessible ce qui était inaccessible auparavant.


Hélas réservé à ceux et celles qui lisent l'anglais. Heureusement il y a quelques illustrations bien sages comme je les aime. Je me retrouve assez peu dans ce manuel, mais pour pratiquer la discipline domestique la présence d'un rituel me semble primordial. C'est sécurisant de savoir ce qui va arriver, surtout en début de relation quand on ne connaît pas encore toutes les facettes de son partenaire. Puis à mon goût personnel quand on est pas d'accord avec le motif de sa punition ou tout simplement parce que ce jour-là n'est pas le bon jour, on peut facilement poser son « non » dès les préliminaires du rituel. Chez nous, on y trouve un peu partout ses petites sécurités non-verbales. Se déculotter soi-même, chercher soi-même instrument, prendre une position etc. Bien évidement cela peut marcher seulement quand les fantasmes des deux partenaires ne comportent pas des éléments de « vouloir forcer » ou de « vouloir se laisse forcer ». Quand il y a plaisir dans les jeux autour d'un non qui veut dire oui, les choses se compliquent significativement.

Sur le site d'où provient ce règlement, on y trouve une jolie réflexion concernant la discipline domestique . Je fais la traduction :

Il est très difficile de sortir du placard pour une femme qui aimerait intégrer la discipline domestique comme style de vie dans son couple. Il est plus facile de parler de son homosexualité, car tout le monde sait ce que c'est. Par contre personne ne comprend ce que c'est la discipline domestique que l'on imagine comme sorte de jeu sexuel !

Il semble que la discipline domestique commence aussi à intéresser certaines dames en France. Notons ce très interessant post d'Amandine qui n'a pas besoin de « ma publicité », mais qui me paraît indispensable à citer pour son formidable travail.


Un excellent post, un excellent blog. Inutile de dire que j'aime la réflexion autour de notre sujet. Et subitement, une thématique qui était dit épuisée, montre la richesse de ses facettes. Grâce à qui... grâce aux filles !

Je vous souhaite à tous et toutes un excellent week-end !
















15 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle !

    Superbe la photo de la catégorie "Pour mon homme". Sans commentaire. Merci à vous. Bon WE. Mac-Miche.

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  2. Toujours contente de tomber sur un homme de gout cher Monsieur Mac-Miche!

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  3. Chère Isabelle,

    Chez nous les choses ne suivent pas un "rituel" fixe, mais il y a certains ingrédients qui reviennent, avec quelques choix qui varient suivant l'humeur du moment. Mais nous prenons toujours un peu de temps avant et en aucun cas nous ne voulons "forcer" ou "laisser forcer". La fessée n'est donnée que si pleinement acceptée; il y a parfois des refus.

    Quant au déculottage, mon cœur balance, que ce soit en tant que fesseur ou en tant que fessé, entre le déculottage subi et celui fait par le ou la punie; ou encore, faut-il garder la culotte pour avoir le plaisir de la baisser une fois la fessée déjà commencée; ou encore, faut-il totalement ôter le pantalon ou le laisser à mi-drapeau? Tous des petits actes qui peuvent affecter le sentiment de honte qui doit accompagner une vraie punition, ou d'excitation qui accompagne une punition "loisir"...

    Mais revenons sur l'aspect "se laisser forcer". Nous apprécions tous deux, si l'ambiance du moment s'y prête, de nous faire "prendre en main". Mais la prise en main ne veut pas dire l'usage de la force; cela veut dire que l'on peut refuser à tout moment, mais que sinon on va se soumettre aux actions et aux ordres mesurés que l'on reçoit. La prise en main permet de se laisser aller.

    Si je peux oser un parallèle: il y a des positions pour l'acte sexuel où un des partenaires impose son rythme; l'autre peut être plus ou moins actif, y compris "lay back and enjoy".

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    1. Cher Pecan,

      je ne cesse de répéter que je conçois la discipline conjugale au service de l'être humain. Voilà la raison principale pourquoi je me garde bien d'afficher des listes de règlements ou des listes de punitions sur mon blog. Je vois chez vous et votre dame pas mal de parallèles les avec mon propre couple. Le partenaire est toujours mis en avant et les pratiques sont adaptées pour permettre de concilier punitions et épanouissement.
      Il me semble surtout que des petits mises en scène autour de la honte emportent largement sur des effets douloureux des punitions. Voila qui souligne une fois de plus mon impression bon enfant en vous lisant. Je vous trouve loin du registre dominant/dominé et comme vous soulignez dans le dernier paragraphe de votre commentaire les qualificatifs actifs passifs conviennent parfaitement. Il est peu commun de considérer la discipline conjugale sous cet aspect, mais pourtant je trouve que le secret de longévité se trouve justement ici...

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    2. Oui, nous avons quelques règles de fonctionnement domestique dont la violation peut susciter la punition, mais il n'y a pas de "carnet" ou de "points" ou quoi que ce soit d'organisé. C'est plutôt une sorte de négociation des regards, que l'on baisse si l'on a honte de ce que l'on a fait; vous voyez ce que je veux dire?

      Et puis, certaines punitions sont, comment dire, adaptées à la faute. Je vous ai déjà parlé de cette idée (jamais mise en œuvre, faute de matériel) de mon épouse de punir son épisode de "vilaine main" par une période de chasteté imposée. Je peux également mentionner qu'en cas de comportement "macho" de ma part, madame accompagne la fessée d'une pénétration destinée à me rappeler le caractère déplacé de ce genre d'attitude.

      Mais il n'y a pas de "liste de punition" genre "a été pénible, 20 coups de paddle". Comme pour notre sexualité, les éléments reviennent mais le scénario exact change suivant l'humeur du moment. Et comme vous dites, le but n'est pas de susciter une forte douleur (une certaine douleur est cependant nécessaire, nous donnons des vraies fessęes!) mais de mettre dans une ambiance propice à la contrition et au pardon.

      Une différence avec ce que vous faites, si j'ai bien compris: même après une punition, nous pouvons conclure par un rapport.

      Enfin... les punitions sont finalement assez rares, le plus souvent la fessée est un pur jeu, souvent à la demande du ou de la "patiente".

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    3. Nous aimons bien décaler punition et récréation en couple. Et je suis toujours fascinée comme prévu par la psychanalyse l’énergie sexuelle disponible se transforme dans une capacité et envie de travail hors norme. Les journées qui nécessitent que je sois corrigée très tôt le matin nous réussissent particulièrement. Et quand mon chéri a des choses très importants à faire, je ressens parfois un certaine nervosité et irritation qui lui permet de trouver une bonne raison pour me passer sur ses genoux avant son travail. Dans ce cas, il ne fait pas dans la dentelle et il en va de soi que mon comportement pour le reste de la journée peut être qualifié d'irréprochable. Notons aussi que sans cette petite coutume, j'écrirais certainement moins souvent pour mon blog...

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    4. @ Pecan nutjob : effectivement être pénétré comme conséquence d'un comportement macho semble une punition tout à fait approprié pour remettre le fautif à sa place ! Est-ce que madame accompagne la punition d'éléments pédagogiques comme vous faire aller chercher vous même le gode-ceinture et lui mettre en signe d'acceptation de votre châtiment ?

      @Isabelle183 : avez vous fait un billet sur le fait d'être réprimandé(e) voire grondé(e) dans le cadre d'une punition ?

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    5. Non, je n'ai pas encore abordé ce sujet et pour cause. Mon homme est beau parleur, alors il est difficile de reproduire son discours sans perdre de sa saveur. Puis ce contenu est très intime ce qui me fait hésiter de rentrer dans les détails. Une de mes plus sévères remises en place à eu lieu à nos débuts quand mon homme a vu à quel point je manquais du respect envers ma mère. Sans parler de ma punition, puis du travail pour y remédier à long terme...

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    6. Isabelle manquant de respect à sa mère !!! Il n'y a plus rien de sacré dans ce pays... ;-)

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    7. Voyez, je ne considère pas la discipline domestique comme une activité purement ludique. J'aime bien que la douleur qu'endosse mon popotin me serve concrètement et de manière constructive dans ma vie.

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    8. C'est le principe même du coaching privé directif. Il y a un objectif défini en commun, des échéances fixées par le coach et les punitions (pas seulement la fessée d’ailleurs) font, quand il y a lieu, partie de la pédagogie et de la méthodologie en essayant au maximum de les adapter aux fautes et aux fautif(ve)s. C'est pour ça que faisant partie d'un coaching recherché et en étant un élément raisonné elles sont bien acceptées, sans que ça ne change rien à la honte de les avoir méritées.

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    9. Il serait intéressant de savoir plus sur cette pratique. Le coaching étant très limitrophe avec la discipline domestique je pense que pas mal de questionnements devraient se chevaucher.

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  4. Bonjour Isabelle,

    Il est vrai que je n’ai pas beaucoup de temps libre en ce moment pour commenter ce que vos billets m’inspirent. De plus, plusieurs consacrés à votre adolescence et à vos fantasmes d’alors confirment, mais vous le saviez déjà, que nous n’avons pas vraiment suivi le même chemin, même si nous finissons par avoir bien des points communs ….

    Je n’ai pas pu encore découvrir par manque de temps tout ce « nouveau blog de fille », et je vous sais gré de l’avoir signalé. Mais si j’en juge par les commentaires à la « Question 1 », je découvre une phrase que j’aurais aimé avoir écrite : « Le plaisir, pour moi, c’est cette sensation d’être protégée, soutenue, corrigée ». Si ce n’est que personnellement, plus qu’un plaisir, c’est un besoin fondamental dont j’avais toujours rêvé pour accomplir ma vie de femme, et qui me rend apte et disponible pour le plaisir.

    Une question : pourquoi pour l’antépénultième photo (hi ! hi !) ce titre « Le ridicule ne tue pas toujours » ?

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    1. "Le plaisir, pour moi, c’est cette sensation d’être protégée, soutenue, corrigée "

      C'est exactement ce que l'un comme l'autre recherchions dans notre couple.

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  5. Chère Christine,

    je comprends parfaitement que votre vie et surtout votre situation professionnelle ne permettent pas toujours de vous adonner à vos loisirs à votre guise. C'est un peu pareil pour moi et le fait d'être maman au foyer n'est pas forcement synonyme de disposer d'un temps indéfini pour écrire. D'où certaines semaines avec des post plutôt superficiels. Enfin j'essaye toujours de poser au moins une petite réflexion plus ou moins personnelle...

    Je me retrouve parfaitement quand vous parlez d'un besoin fondamental qui vous rend apte et disponible pour le plaisir. Chez moi aussi c'était un rêve de longue date qui heureusement s'est réalisé. Je pense même que surtout ma volonté d'une telle relation, n'y était pas pour rien dans cette réalisation.

    Un petit mot sur le ridicule qui ne tue pas. Quand j'ai découvert la France rurale (loin de moi de vouloir être péjorative!), je suis tombée un peu partout sur des têtes de cerfs comme déco. Or il existe en Allemagne une marque d'alcool avec le cerf comme emblème et il y a avait une publicité dans laquelle deux têtes de cerf commentent de manière rigolote ce qui se passe dans la pièce devant leurs yeux. Je me suis donc imaginée aussitôt dans le coin comme la dame avec le cerf au dessus de ma tête qui se moque de moi. La pub pour l'alcool interdite en France je ne donne pas de lien avec la marque de cette boisson, mais il suffit de taper « rudi und ralf » sur youtube pour voir à quoi cela ressemble...

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