mardi 18 mars 2014

488 Redevenir collégienne pour le temps d'une punition

Le ridicule ne tue pas


Les Kniestrümpfe, mot allemand pour les longues chaussettes blanches qui vont jusqu'au genoux, j'ai déjà trouvé cela d'un ridicule hors pair quand j'étais encore une gamine. Heureusement j'ai pu échapper à cette « tenue du dimanche pour aller à l’église ». Et pour rien au monde, j'aurais imaginé qu'un jours je devrais en porter et surtout que j'en porterais avec l'excitant frisson de m'afficher aux yeux du monde comme une « fille bien éduquée et élevée dans la tradition ».

Alors quelle surprise quand au début de notre couple mon homme m'a fait part de cette lubie fantasmatique qui le titillait tant. Certaines personnes mal intentionnées y voient une attirance pour les jeunes filles. Je crois que c'est passer à côté de la psychologie de certains messieurs. Pour ma part je pense que ce fantasme relève d'une maladresse du monsieur quand il était ado. Trop timide pour établir le contact avec les filles, il a dû se contenter de rêveries qui ont causé un regret durable d'avoir loupé, voire raté une partie importante de son adolescence. Alors en résulte plus tard un désir de revivre cette situation avec une partenaire adulte en la mettant de manière caricaturale - admettons – dans la situation d'antan.

Par conséquence, j'ai dû compléter ma nouvelle tenue de collégienne (attardée ; j'avais 25 ans) par une paire de longues chaussettes blanches. Habituée de petits tailleurs jupe pour aller travailler et aux jeans et petites robes pour ma vie privée, le changement fut de taille. Me donnant une apparence beaucoup plus jeune que mon âge. En me regardant dans la glace, je dois dire que le look d'étudiante d'un établissement privé m'allait à la merveille.

Ainsi était-il convenu, en cas de certains mauvais comportements que j'allais baisser mon jeans pour recevoir une très sèvère correction avec notre strap, puis après le le passage au coin de me changer en étudiante pour le reste de la journée. La première fois pendant mon demi heure au coin, j'appréhendai le fatidique moment du changement. Ma posture avec mon jeans et ma culotte autour de mes chevilles me paraissait ô combien plus enviable que ce qui m'attendait. Pourtant, une fois glissée dans ma nouvelle peau, j'ai eu un sentiment de bien-être inouï, un « rajeunissement » considérable dans ma tête, me jurant de rester sur le droit chemin d'un fille sage. Le douloureux effet de ma correction qui venait de se passer, semblait s'apaiser par ma petite culotte en coton et surtout par la fraîcheur qui soufflait sous ma jupette plissée en laine vierge. Convenable pour sa longueur ceci dit. Je me suis sentie tellement bien que j'ai proposé spontanément à mon homme de sortir ainsi vêtue. J'ai vu l'étonnement sur son visage et visiblement il était un peu très gène de sortir avec une jeune femme qui avait l'air d'être sa fille. Toutefois il a été chiche et notre sortie s'est passée à la merveille. Par la suite, j'ai pris l'habitude le week-end de porter ma tenue. Ce changement de mon l'allure habituelle fut remarqué par mon entourage avec de petits sourires bienveillants et mis sur le compte d'un grand amour tout nouveau tout beau qui fait perdre la tête.

J'ai même poussée une fois le vice au supermarché local de glisser discrètement un martinet dans notre panier de courses pour le plaisir de voir la réaction de mon chéri à la caisse. Il est resté digne et il est très rare que les caissières se permettent de commenter un tel achat. A moins de bien les connaître. Bref notre phase « grande écolière » à duré quelque semaines, puis ma tenue est devenue au fil des années une vraie tenue de punie. Maintenant quand mon homme me demande pour certains mauvais comportements de la mettre, il en va de soi que je n'ai plus envie de lui proposer de sortir...

15 commentaires:

  1. Tiens, nous avons aussi retrouvé les chaussettes montantes... sauf que c'est moi qui me retrouve à les porter - après les avoir acheté en secret pour faire plaisir à Constance. C'est bien la première fois de ma vie que j'apprécie un vêtement de foot!
    En général, c'est Constance qui me demande de les mettre avec ma tenue de puni; elle a aussi été la première à les intégrer dans les récits - avec une fille à qui son copain demandait de porter des chaussettes montantes blanches, ce qu'elle acceptait tout en pensant que les noires iraient mieux.
    Dans le processus que tu décris, le plus intéressante me semble l'étape où le côté "antan" se retrouve exagéré pour être symbolisé par un détail vestimentaire qu'un homme (ou femme, comme Constance) a toutes les chances de n'avoir vu que très rarement, et plus souvent dans des images que dans son adolescence. Donc, le fantasme abandonne à cet endroit-là la frustration vécue (qui devrait mener vers ce que les jeunes filles ont réellement porté ou fait pendant la jeunesse du/de la fantasmeur/-euse - dans mon cas, ce seraient bien plutôt des shorts cycliste, ou des leggings colorés...) pour se raccrocher à un élément culturellement codifié, extérieur ou presque au vécu.
    C'est une piste à creuser.
    Mais c'est peut-être bien la logique qui m'a fait demander à Constance, un jour où nous avons inversé nos rôles habituels, de sortir en collants blancs?

    Simon

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  2. Petite précision : Le vrai Kniestrumpf allemand n'a rien à voir avec le foot. C'était un vêtement courant, surtout pour les filles et garçons jusqu'au début des années 80. Dans les années 50 et début soixante, il se portait jusqu'à la fin de l'enfance pour les filles en attendant le droit de porter des bas ou collants, pour les garçons au droit de porter des culottes longues. Dans les années après : il était réservé pour des enfants de plus en plus petits. J'ai basé ma réflexion sur un entourage ayant au moins la cinquantaine et à vrai dire pour le cycliste et le legging, moi aussi j'étais déjà trop grande (adulte en fait) pour m'en imbiber. Hein oui, cela ne me rajeunit pas...

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    1. Je sais bien qu'il n'y a pas vraiment de rapport avec le foot... seulement, c'est difficile de trouver aujourd'hui un vêtement tombé totalement en désuétude. Donc, j'ai cherché ce qui s'y rapprochait le plus - finalement, ça reste des chaussettes longues et blanches.
      Il me semble qu'il y avait aussi des espèces de bas qu'on faisait porter aux garçons en hiver, en laine épaisse, et encore plus longs; on en aperçoit sur certaines illustrations.

      Simon

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    2. Pour ma part mes chaussettes longues viennent de l’Allemagne et de sa Trachtenmode (vêtements folkloriques) donc du très facile à trouver et loin de la désuétude. Il est assez courant d'ailleurs de voir des dames de tout âge et des messieurs aussi d'en porter sans qu'il ne s'agisse d'une punition.Enfin, je pense. Ceci dit la vraie punition ce serait pour moi de porter de longues chaussettes de foot avec un maillot au nom d'un joueur...

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    3. Tout à fait d'accord pour les maillots de foot, je n'ai jamais mis un truc pareil, et j'ai toujours trouvé le foot ennuyeux.
      Mais j'aurais tout autant de mal à porter des vêtements folkloriques: à l'école primaire j'ai développé le rejet du folklore, et avec mes études, qui m'ont permis de voir à quel point ce folklore qu'on nous présentait au primaire était faux et bardé de présupposés idéologiques, n'ont pas changé mon attitude. Mais, bien sûr, ce n'est pas le même folklore dans mon cas! (Et les tenues qu'on nous faisait porter ne comportaient pas de chaussettes longues...)

      Simon

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    4. Je saurais dire si le folklore bavarois s'entoure de valeurs «nobles». Toutefois il est très ancré dans la culture allemande et surtout on n'impose à personne de s'habiller de cette manière. Quand j'étais enfant j'adorais ma robe « dirndl ». Pour les chaussettes blanches c'est toujours un vêtement pour jeunes filles et on trouve couramment jusqu'à la taille 11 ans. Parfois plus donc de quoi pour faire mon bonheur, enfin surtout celui de mon homme...

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  3. Nous avons nous aussi nos tenues de puni(e)s: pyjamas qui font "gamin" ou "gamine", pour madame des petites culottes en coton de gamine sage, et pour madame des jupes / chemisier qui font vraiment adolescente bien rangée d'il y a 50 ans (on se demandait dernièrement s'il était possible de trouver des poodle skirts comme dans Shirley & Laverne..).

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  4. Alors concernant ces jupes des années 50, je les trouve... adorables! J'en porterais de suite sans me sentir punie! Je vois tout à fait de quel look vous parlez et il m'arrive d'en rêver en regardant des blogs de vêtements retro. Je dirais donc que vous avez un très bon gout pour ce qui est joli!

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  5. Bonjour Isabelle !

    Je partage tout à fait vos points de vue. On aime bien ce que l'on connait. La mode années 1950 style "tailleur New Look" de Ch. Dior en 1947 reflète bien l'air du temps de l'époque . Regardez les gds polars classiques de l'époque ("Touchez pas au grisbi", "Razzia..." et autre perles) où les comédien/nes évoluent dans un monde révolu... question mode , bien sûr.
    La mode flattait la féminité des femmes, d'une manière simple ou plus sophistiquée selon les milieux sociaux. Un peu comme la cuisine correspond à tel type de société. Non ?
    De nos jours la mode unisexe qui a son côté "pratique" pour les femmes dans leur ensemble manque de... féminité. Perso (vous allez rire) la mode s'arrête au classique des années 1980. Mais bon, c'est très perso. Bonne journée. Mac Miche

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  6. J'ai vécu, cher Monsieur Mac Miche une adolescence sans prise de tête mais avec tout de même un grand regret : Pourvoir se montrer dans une manière très féminine. D'où par exemple mon cri de joie quand en 1987 sont ressortis le bas-up pour rompre enfin avec l'uniformité des collants. N'en parlons pas des difficultés étant ado pour m'acheter mon premier porte-jarretelles. Heureusement ma mère avait une sacrée collection de jolies choses datant de sa jeunesse et je me suis fait une plaisir de tout essayer dans le sens de tester l'impacte sur les princes charmants de mon âge.

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    1. Difficile, pour moi, de dire quelque chose des années 80, vu qu'elles sont finies avant que j'aie réussi une phrase articulée. Ceci dit, en regardant les films d'époque, je ne suis pas sûr que ce soit ma période préférée de la mode.
      Rétrospectivement, on peut trouver de l'attrait à la mode des années 50, surtout si on la vois à travers ce qu'elle a réussi de meilleur, d'un autre côté (et en oubliant momentanément les horribles coupes de cheveux), en voyant les films (il m'arrive d'avoir des velléités de combler les lacunes de ma culture cinéma), je suis toujours frappé par une certaine monotonie. Les gens peuvent paraître élégants, ils affichent sans doute avec plus de clarté les hiérarchies et les rôles sociaux - ce à quoi je ne voudrais pas franchement revenir, d'ailleurs - mais ils sont tous habillés pareil. Quand on pense aux restrictions de l'époque, ce n'est pas étonnant.
      Mais c'est vrai aussi que j'ai toujours été attiré par des filles plutôt androgynes.

      Simon

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    2. (Je suppose que vous pensez par exemple à la série Mad Men.) Cette uniformité, n'est-ce pas aussi parce que la vision que vous avez de cette époque est celle retenue par les films, avec en quelque sorte les personnages "modèles" de cette époque?

      Si l'on regarde les séries TV des années 1980, ou les clips vidéo de l'époque, toutes les femmes ont des espèces de crinières... mais ce n'était pas comme cela que les dames françaises "normales" se coiffaient.

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    3. Effectivement, difficile de s'identifier avec les coiffures Dallas ou Dynastie, même à l'époque étant gamine.Et pour ma part en Allemagne, je n'ai pas trop vu non plus dans la vie de tous les jours.

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  7. Bonjour Isabelle !

    La magie TV des 80's !!! Les deux grandes rivales à la TV: Dallas et Dynastie. La réussite à l'Américaine !! Ha Ha Ha Ha ! j'en ris d'avance ! Les "Années fric" comme on l'a dit , les "années Pub". Et leur cortège de "Lionnes hurlantes" style Miss Turner.... "Super Jaimie", Wonder Woman (avec Linda Carter) et autres Super Women toujours très apprêtées... même dans l'effort. Combattives mais femmes avant tout. Pour notre plus grand plaisir et le leur.
    Version 60's, citons "ma Sorcière Bien -Aimée" et "Happy Days" (s/ l'ex-La 5- 1986-1992) Magie du ciné, of course ! Bonne journée. Mac-Miche.

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  8. C'est en fait au milieu des années 80 que j'ai commencé à faire rupture avec la télé. Je me souviens bien vers 87/88 de ma fascination grandissante pour le monde de princes charmants de mon entourage, si différent de celui de la télé. Alors entre mes devoirs pour l'école (j'étais très studieuse comme la plupart des filles) et la "chasse à l'homme" j'ai dû faire l'impasse sur la télé. Et depuis cela n'a pas changé.Je me suis rendue compte l'autre jour quand on voulait me coller un bouquet de chaines. La seule chaîne que l'on a regardé dans les deux derniers mois, c'est guilli... pour faire plaisir à notre petite. Sinon la télé a un vie de tout repos chez nous.

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