dimanche 23 mars 2014

490 Discipline allemande

Moi aussi j'en fais...


L'ambiance me paraît très à l'allemande. La fameuse Waschküche, pièce réservée dans la cave pour laver le linge familial. Pour ainsi dire, car il existe dans bien d'immeubles de Waschküchen collectives, certains allemands lavent leur linge salle hors famille, mais devant leurs voisins. J'ai connu un peu la convivialité de cet endroit avec son odeur si caractéristique de linge bouillante quand j'ai été étudiante avec mon premier appartement. C'est ici même que l'on peut se rendre compte que l'égalité entre hommes et femmes n'est pas un vain mot en Allemagne. Une vraie égalité qui concerne aussi les taches de ménage et alors on peut tomber dans la Waschkûche tout naturellement sur un monsieur que sur une dame. Il serait d'ailleurs amusant d'imaginer un ménage punitif égalitaire, respectant les quotas : Messieurs et dames, les fesses en l'air et les derrières copieusement rougis au service de la propreté familiale. En maniant par exemple, comme semble suggérer cette photo, une grande brosse de linge qui a déjà fait ses preuves et mise en ce but à la disposition de la collectivité. Plaisanterie mise à part, dans le temps que sévissait encore « l'éducation traditionnelle », la Waschküche était en Allemagne un endroit de prédilection pour appliquer la sentence. Certains parents adeptes d'une discipline ritualisée (la deutsche Zucht dont dérive züchtigen : corriger) s'y rendaient en compagnie de leur progéniture et munis de la badine (Rohrstock). Je ne saurais dire pour quelle raison on choisissait cet endroit, car ce genre de punitions n’existaient plus quand j'étais enfant.

Cette photo me plaît beaucoup pour son air crédible. Ce côté vrai qui manque aux productions industrielles. Et surtout j'aime l'aspect utile de la punition, au service de la famille. Pourquoi ? Méandre du besoin de punition  qui montre que certains fantasmes de fessée restent dans un registre primaire, reléguant ainsi ce qui est érogène au deuxième rang, en le transformant en autre chose. En voyant cette photo je dirais que l’énergie libidinale s'est transformée en énergie d'action. Pourquoi pas dans un plaisir de faire quelque chose, d'être actif ? Ce plaisir, peut-être inhibé (se refuser un plaisir !), se présentant la plupart du temps sous forme de phénomènes de procrastination chez certaines personnes est ainsi libéré par une claquante correction. Car n'oublions pas en lisant attentivement des blogs de DD, la procrastination fait partie du haut de la liste concernant les comportements susceptibles à générer une punition. Et ceci sur la demande expresse de la dame et pas forcement sous les ordres d'un horrible macho qui souhaite instaurer la soumission sociale de sa femme. Et n'oublions pas le mépris social qui nous attend quand on admet d'avoir besoin de claquantes punitions pour trouver l'énergie, le courage, la motivation nécessaire pour faire certaines choses.

D'ailleurs quoi de plus machiste que la critique de messieurs bien-pensants envers les dames qui souhaitent que leur partenaire satisfasse leurs besoin de punition, en essayant de vouloir les montrer sous la tutelle d'un monsieur. Il semble que le besoin de punition fasse peur par le simple fait qu'il existe. Alors il faut tout faire pour le discréditer. Quoi de plus machiste que d'imposer à la dame d'entrée un rôle de soumise et au monsieur, on s'en doute, la partie dominante ? Je ne pense pas que le besoin de punition puisse se comparer systématiquement à un besoin de soumission. Je ne pense pas non plus que le qualificatif de soumise comble toutes les dames. Au contraire, il refroidit bien certaines comme moi que ce soit dans la vie de tous jours ou que ce soit dans un lit...

4 commentaires:

  1. Chez nous: procrastination, négligence, crises de colère, imprudences sont des raisons de fessée... mais aussi les démonstrations de machisme de ma part! Vous savez, quand on a sorti une réflexion stupide, on n'en mène pas large quand ensuite on sent la brosse sur le derrière!

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  2. Effectivement, étant spécialiste de la réflexion bête et de la mauvaise langue, surtout en public je vois parfaitement ce que vous voulez dire.Malgré de longues années d'expérience, cela me fait toujours un grand effet de voir sortir le martinet pour de tels dérapages...

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  3. La réflexion déplacée m'amène un regard sévère de madame.. et éventuellement une bonne fessée le soir! ;-) Mais ça vaut aussi pour elle!

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  4. @ Pecan nutjob : pour une réflexion machiste, outre la correction et un autre traitement dont vous avez déjà parlé et où vous vous retrouvez... passif, devez vous vous livrer à d'humiliantes excuses qui ne sont validées que si elles sont suffisamment circonstanciées ? C'est assez pédagogique comme traitement !

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