dimanche 6 avril 2014

496 Le ridicule

Si tu pouvais te voir, isabelle !

Justement, je ne peux pas voir mon allure et encore moins l'état de mes fesses, fraîchement châtiées pour faute grave. Monsieur n'a pas fait dans la dentelle pour manier notre canne conjugale. Par conséquence la peau de mon postérieur devrait afficher un aspect strié qui remplace la texture habituellement toute lisse par de longues boursouflures rouges qui se sentent parfaitement une par une quand je frotte mon derrière. Effet montagnes russes garanti. Entre mes étirements pour mieux gérer la douleur, mes sursauts les plus fantasques et mouvements involontaires, j'ai l'impression non pas de frôler le ridicule, mais de l'incarner à la merveille. Punie à mon âgé, comme on faisait d'antan avec les jeunes filles insolentes. Alors je pense que...

... heureusement je ne puis me voir dans cette pénible marche de la honte qui m’amènera droit au coin.

Par contre, même sans avoir des yeux dans mon dos, je n'ai aucun mal à imaginer le sourire satisfait de mon homme. Cette troublante image, tout droit sortie de mes rêveries de jeune fille, qu'il livre : La manche de sa chemise retroussée et la canne, encore toute chaude en main. C'est vexant et c'est le but. Ma libido est très sensible aux punitions qui mêlent une cuisante expérience pour mon derrière avec une non moins cuisante expérience pour mon narcissisme qui lui aussi est habituellement doté comme la peau de mes fesses d'une solidité à toute épreuve. Et comme mes fesses, il a besoin de temps en temps de bonnes remises en place. Notons que vexation n'a rien à voir avec insulte et grossièreté. Car à ce niveau là, ma sensibilité converge vers zéro.

On comprend alors que savoir correctement punir est incontestablement un art.

La partie préparatrice je la souhaite théâtrale, mettant à rude épreuve ma pudeur au point de me « faire pipi dans ma culotte » rien qu'en y pensant. La partie cuisante je la veux sonore au point que cela s'entende de loin. Que quelqu'un passant devant notre porte puisse identifier, sans que le moindre doute ne soit possible, ce qui se passe chez nous. Enfin plutôt dans ma fantaisie que dans la réalité. Le tout en restant dans un registre de punition de surface qui ne concerne que la peau du cucul, en laissant de côté tout attouchement des organes proprement sxuels. C'est l'aspect bon enfant que j'aime tant dans mes punition et qui me semble indispensable pour la pérennité d'une relation de discipline domestique. Notons aussi qu'il m'importe beaucoup que l'appréhension de la honte et du ridule emportent sur les notions douloureuses. Je pense que rien n'est plus néfaste à un couple que de mêler la souffrance à un travail éducatif. De la douleur pour faire réfléchir oh ouiiii... sans qu'elle ne devienne un sujet d'angoisse permanent.

Si tu pouvais te voir, isabelle !

Petite pique qui reflète parfait mon sentiment d'impuissance. Être incapable de voir ce qui est accessible à la vue de n'importe qui. Sauf à soi-même. C'est un peu comme la honte du poisson d'avril dont on ne s’aperçoit pas et qui nous colle au dos. Tout le monde est pliée de rire pendant que nous, nous passons un grand moment de solitude.

Mais depuis quelques temps s'ajoute à ma marche de la honte post punitive une autre pensée fort gênante. En faisant des recherches sur la sensation du ridicule, je suis tombée sur une association verbale insolite. Une personne, s’interrogeant à ce sujet interprète cet état si particulièrement éprouvant en décomposant le mot ridule en « ride » et « cul ». Avec d'autres mots, exposer à la vue de tout le monde le plie de ses fesses. Ma première pensée à cette lecture fut :

C'est complètement ridicule !

Puis j'ai oublié ma lecture. Seulement, une fois à nouveau dans la situation de punition, l'association m'est revenue en force. Me confrontant aux questions métaphysiques de plus sérieuses (d'où un sacré surplus de honte!) si le plie de mes fesses après une savoureuse correction faisait bon ménage avec mes marques rouges. Bref, voilà qui montre concrètement comment naissent certains sentiments du ridicule les plus absurdes à partir d'un simple contexte verbal. Et surtout qu'il n'y a pas d'âge pour en découvrir d'autres. Et depuis quand par exemple ma maman me dit :

Ne sois pas ridicule, isabelle,

j'ai aussitôt l'impression qu'elle fait allusion à mon derrière strié et tout rouge quand je suis envoyée au coin...

6 commentaires:

  1. Nous ne connaissons pas la canne et l'image que nous en avons dépasse ce que nous considérons comme "bon enfant" (les stries, cela fait trop pour nous). Cependant, nous nous reconnaissons dans tout le reste: s'il s'agit d'une fessée au moins en partie à vocation "disciplinaire", pas d'attouchements (ou après); le ridicule de la posture de préparation, de la posture de fessée, la petite attente finale cul nu rougi; le fait qu'outre une douleur raisonnable (et moindre, dans sa durée, que les courbatures sportives), c'est surtout la scène qui importe.

    (Vous parlez de faire pipi dans la culotte, c'est amusant mon épouse finit parfois par sentir cette envie au moment de s'installer sur mes genoux, d'où une petite pause... j'ai parfois eu envie que nous nous dotions d'un pot en porcelaine pour rendre celle-ci plus embarrassante! Moi j'ai tendance à prendre mes précautions avant...)

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    1. La canne, c'est plutôt un objet culturel et elle est étroitement liée à l'éducation d'antan dans mon pays. Employée « correctement », nous sommes très loin de certains horreurs qui hantent le net. Et quand je parle de marques, il s'agit de celles qui disparaissent vite. Comme vous, nous cherchons un effet visuel sans dégâts et je pense que mon homme ferait un bien pitre « tortionnaire », voué à se faire virer aussitôt pour manquer d'entrain de tout tournage de l'est qui se respecte. C'est un monde à part qui n'est pas le nôtre.

      Quant au petit coin, effectivement, surtout quand j'ai été particulièrement insolente, il arrive que mon homme m'y fait passer avant de s'occuper plus intensément de moi.

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    2. Bonjour,
      Nous avons une canne à la maison; elle est réservée aux punitions les plus sévères et jamais avec de grandes traces. Cela étant dit, ma femme la craint.
      Quant au ridicule, c'est un élément essentiel : La culotte sur les genoux ou les chevilles empêchant Madame de marcher normalement, le coin avec les remarques : Ah si tu te voyais maintenant, et bien sur l'envoi au petit coin avant la fessée, où Madame va la culotte sur les genoux. C'est un aspect important de la punition, peut être le plus important.
      Milu

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    3. Merci pour ce témoignage, Milu. Voila de quoi pour contredire cette idée toute préconçue qui veut à tout prix réduire la fessée à une gamme de sensations fortes. Ce serait vraiment passer à côté de tant de subtilités ludiques et émotions intenses qui forment l’essentiel de la punition dans certains couples.

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  2. Réponses
    1. Ça y est, j'ai corrigé mon « germanisme », si tenace !

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