6.1 Une ceinture pour combattre les
mauvaises habitudes
L'aventure du supermarché eut de
retombées diverses sur le tempérament de Lucie. Désormais elle
surveillait attentivement son comportement à l’extérieur de la
maison. Sachant ses amies en vacances, elle n’encourut pas encore
le risque de se faire remarquer, ni dans sa tenue de sortie, ni par
ses allures de fille exemplaire.
Bien sur elle craignait l’inévitable
rentrée. Pour l’instant il lui restait assez de temps pour
préparer des pirouettes. Elle était contente d’avoir suivie le
conseil de Camille en lui laissant une garde-robe décontractée de
rechange. Sans s’imaginer une seconde que la perfidie dont nous
parlerons plus tard naît de circonstances propices.
Elle ne livrait aucun prétexte à sa
tutrice de l’exposer à nouveau à un déshonneur public. Nadège
apprécia la conduite irréprochable en récompensant Lucie par de
petits privilèges tel que le droit d’accrocher le martinet
« nouvelle génération » dans sa chambre. Lucie se
réjouit beaucoup de ce droit pour une simple raison. Quand elles
recevaient de la visite, un martinet classique dans la cuisine
passait sans le moindre commentaire. La version insolite par contre
dirigeait infailliblement la conversation sur les méthodes
éducatives dont Nadège ne se lassait pas de faire l’éloge et que
Lucie n’avait aucun envie de saluer publiquement.
Une autre transformation, prenant ses
sources plus profondes se manifestait à table. Ayant durement mérité
le privilège de composer son petit déjeuner soi-même, elle ne
supportait plus la vue de fromage et encore moins d’en manger.
Évidement elle ne parlait pas à sa tutrice du lien entre son
humiliation publique et cet aliment qui s'était mis fermement en
place. Alors ne pouvant juger seulement sur les apparence, Nadège,
se souciant d’une éventuelle carence en calcium de son élève,
prit rendez-vous avec la doctoresse du village pour un bilan de santé
complet. Lucie ne vit aucune objection. Elle fut même touchée par
l’attention de Nadège se manifestant à son égard. Au fond Lucie
s’attachait de plus en plus à cette femme qui savait comme aucune
autre alterner rigidité et récompense.
Nadège était toujours irréprochable
quand elle prononçait une sanction. Elle ne s’emportait jamais
quand faute fut commise et restait toujours calme, mais déterminée.
Elle établissait des règles simples et claires, les expliquait et
discutait leur utilité avec une patience sans limites, puis veillait
à une application assidue. Elle ne fléchit pas sous les tentatives
de corruption douce de la part de Lucie. Sévère, mais juste elle
menait le petit ménage à la baguette ou le plus souvent au
martinet. Après chaque punition Lucie se blottissait contre elle, en
laissant libre cours à ses larmes et Nadège savait trouver mots et
gestes pour consoler tendrement sa protégée pour qu’elle retînt
mieux la leçon.
La dernière étape de son
transformation se passait en toute discrétion, à l’abri de la
surveillance de Nadège. Il s’agissait moins pour Lucie d’instaurer
par le souvenir le trouble d’un vécu insolite, mais d’une
découverte qui concernait le fonctionnement de son corps. C’est le
hasard et les circonstances qui permirent l’ouverture de cette
brèche fabuleuse. Avoir un secret donne une position de force,
surtout dans un contexte de surveillance étroite. Il prouve que
l’autorité n’est pas infaillible, n’est pas dotée d’un
sixième sens surhumain qui puisse se glisser à l’intérieur de
nous à sa guise, mais qu’elle ait des limites. Acquérir une telle
conscience constitue le premier pas envers la liberté. Il suffisait
de se retrancher derrière cette frontière pour restaurer ses
forces, aiguiser ses armes et préparer la rébellion en toute
discrétion.
Avoir un secret est aussi un excellant
moyen pour se prouver que l’interdit soit un pays désormais
accessible où il fait bon vivre tant que l’on sache le préserver
avec soin. Savoir échapper à une sanction par la ruse est une
saveur délicieuse qui se déguste uniquement par les plus méritants.
Qu’avait donc découvert Lucie ?
Comme pour beaucoup de filles, son sens
de pudeur se portait moins sur son devant que sur son postérieur.
Elle se serait volontairement passée de devoir l'exposer au bon
plaisir des curieux quand Nadège lui avait baissé la culotte au
supermarché. Lucie savait trop bien que la position dans laquelle
elle se trouvait permettait au moindre faux mouvement des entrevues
encore plus indiscrètes de son anatomie. Le seul moyen d’y
remédier consista à serrer ses fesses au maximum ce qui ne fut pas
évident du tout à chaque fois que la morsure du martinet effleurait
sa chair. Le bref relâchement de ses muscles dévoilait pour une
infime fraction de seconde ses parties les plus honteuses, suivie
d’une contraction immédiate de notre héroïne. Il s’installait
entre le martinet et elle une interactivité rythmique de plus
tonique, échauffant et activant ses centres de sensibilité le plus
intimes. C'est ainsi qu’elle expérimenta involontairement une
nouvelle façon de se procurer des sensations voluptueuses.
Malheureusement la douleur et son malaise envers les témoins
réduisaient nettement le plaisir.
Ce fut plus tard à la maison et en
goûtant à la médecine de rappel que l’amalgame se fit,
réunissant les ingrédients pour les transformer en cocktail
explosif. La séance méditative au coin tourna autour de cette
recette miraculeuse et se manifesta par une humidité autre que les
larmes. Lucie n’avait jamais autant approuvé l’extinction
précoce des feux le soir. En ce jour riche en émotions, il lui
tarda même que Nadège l’envoyât au lit.
Elle s’adonna à un plaisir solitaire
avec tant d’entrain qu’elle ne prit pas conscience des petits
bruissements accompagnants qui lui échappèrent. Elle se rendit
compte trop tard quand Nadège avait déjà faite son entré dans la
chambre en allumant la lumière.
A suivre...
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