jeudi 30 avril 2015

696 Mémoires d'une éducation sévère 11


6.1 Une ceinture pour combattre les mauvaises habitudes

L'aventure du supermarché eut de retombées diverses sur le tempérament de Lucie. Désormais elle surveillait attentivement son comportement à l’extérieur de la maison. Sachant ses amies en vacances, elle n’encourut pas encore le risque de se faire remarquer, ni dans sa tenue de sortie, ni par ses allures de fille exemplaire.

Bien sur elle craignait l’inévitable rentrée. Pour l’instant il lui restait assez de temps pour préparer des pirouettes. Elle était contente d’avoir suivie le conseil de Camille en lui laissant une garde-robe décontractée de rechange. Sans s’imaginer une seconde que la perfidie dont nous parlerons plus tard naît de circonstances propices.

Elle ne livrait aucun prétexte à sa tutrice de l’exposer à nouveau à un déshonneur public. Nadège apprécia la conduite irréprochable en récompensant Lucie par de petits privilèges tel que le droit d’accrocher le martinet « nouvelle génération » dans sa chambre. Lucie se réjouit beaucoup de ce droit pour une simple raison. Quand elles recevaient de la visite, un martinet classique dans la cuisine passait sans le moindre commentaire. La version insolite par contre dirigeait infailliblement la conversation sur les méthodes éducatives dont Nadège ne se lassait pas de faire l’éloge et que Lucie n’avait aucun envie de saluer publiquement.

Une autre transformation, prenant ses sources plus profondes se manifestait à table. Ayant durement mérité le privilège de composer son petit déjeuner soi-même, elle ne supportait plus la vue de fromage et encore moins d’en manger. Évidement elle ne parlait pas à sa tutrice du lien entre son humiliation publique et cet aliment qui s'était mis fermement en place. Alors ne pouvant juger seulement sur les apparence, Nadège, se souciant d’une éventuelle carence en calcium de son élève, prit rendez-vous avec la doctoresse du village pour un bilan de santé complet. Lucie ne vit aucune objection. Elle fut même touchée par l’attention de Nadège se manifestant à son égard. Au fond Lucie s’attachait de plus en plus à cette femme qui savait comme aucune autre alterner rigidité et récompense.
Nadège était toujours irréprochable quand elle prononçait une sanction. Elle ne s’emportait jamais quand faute fut commise et restait toujours calme, mais déterminée. Elle établissait des règles simples et claires, les expliquait et discutait leur utilité avec une patience sans limites, puis veillait à une application assidue. Elle ne fléchit pas sous les tentatives de corruption douce de la part de Lucie. Sévère, mais juste elle menait le petit ménage à la baguette ou le plus souvent au martinet. Après chaque punition Lucie se blottissait contre elle, en laissant libre cours à ses larmes et Nadège savait trouver mots et gestes pour consoler tendrement sa protégée pour qu’elle retînt mieux la leçon.

La dernière étape de son transformation se passait en toute discrétion, à l’abri de la surveillance de Nadège. Il s’agissait moins pour Lucie d’instaurer par le souvenir le trouble d’un vécu insolite, mais d’une découverte qui concernait le fonctionnement de son corps. C’est le hasard et les circonstances qui permirent l’ouverture de cette brèche fabuleuse. Avoir un secret donne une position de force, surtout dans un contexte de surveillance étroite. Il prouve que l’autorité n’est pas infaillible, n’est pas dotée d’un sixième sens surhumain qui puisse se glisser à l’intérieur de nous à sa guise, mais qu’elle ait des limites. Acquérir une telle conscience constitue le premier pas envers la liberté. Il suffisait de se retrancher derrière cette frontière pour restaurer ses forces, aiguiser ses armes et préparer la rébellion en toute discrétion.

Avoir un secret est aussi un excellant moyen pour se prouver que l’interdit soit un pays désormais accessible où il fait bon vivre tant que l’on sache le préserver avec soin. Savoir échapper à une sanction par la ruse est une saveur délicieuse qui se déguste uniquement par les plus méritants.

Qu’avait donc découvert Lucie ?

Comme pour beaucoup de filles, son sens de pudeur se portait moins sur son devant que sur son postérieur. Elle se serait volontairement passée de devoir l'exposer au bon plaisir des curieux quand Nadège lui avait baissé la culotte au supermarché. Lucie savait trop bien que la position dans laquelle elle se trouvait permettait au moindre faux mouvement des entrevues encore plus indiscrètes de son anatomie. Le seul moyen d’y remédier consista à serrer ses fesses au maximum ce qui ne fut pas évident du tout à chaque fois que la morsure du martinet effleurait sa chair. Le bref relâchement de ses muscles dévoilait pour une infime fraction de seconde ses parties les plus honteuses, suivie d’une contraction immédiate de notre héroïne. Il s’installait entre le martinet et elle une interactivité rythmique de plus tonique, échauffant et activant ses centres de sensibilité le plus intimes. C'est ainsi qu’elle expérimenta involontairement une nouvelle façon de se procurer des sensations voluptueuses. Malheureusement la douleur et son malaise envers les témoins réduisaient nettement le plaisir.

Ce fut plus tard à la maison et en goûtant à la médecine de rappel que l’amalgame se fit, réunissant les ingrédients pour les transformer en cocktail explosif. La séance méditative au coin tourna autour de cette recette miraculeuse et se manifesta par une humidité autre que les larmes. Lucie n’avait jamais autant approuvé l’extinction précoce des feux le soir. En ce jour riche en émotions, il lui tarda même que Nadège l’envoyât au lit.

Elle s’adonna à un plaisir solitaire avec tant d’entrain qu’elle ne prit pas conscience des petits bruissements accompagnants qui lui échappèrent. Elle se rendit compte trop tard quand Nadège avait déjà faite son entré dans la chambre en allumant la lumière.

A suivre...

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