jeudi 14 janvier 2016

820 Arthur et Léonie 1/3 (Un récit d'Arthur)

Quand la discipline domestique s'applique au monsieur...

Il n'est pas un secret, je tiens depuis plus d'une année un autre blog qui a pour sujet la DD inversée. Manquant du temps pour entretenir deux blogs, j'ai envie de les fusionner petit à petit. Je suis de plus en plus convaincue que les fantasmes regroupés sous la dénomination discipline domestique se distinguent de ceux de la fessée par la différence d'enjeu. D'un côté la satisfaction d'un besoin de punition, ritualisé au quotidien entre deux personnes et de l'autre plutôt une satisfaction pulsionnelle. Il me semble que la DD est le fruit d'un long développement qui par une très bonne connaissance de son partenaire au fil des années, s'étale plutôt sur un terrain psychologique. Voici un très beau texte (fiction ou pas, quel importance), sur la discipline domestique qui selon moi reflète bien les subtilités des cette pratique.


Arthur et Léonie (1/3)

Désormais, il ne faisait plus le malin, c’était certain. Il y encore deux heures, il fanfaronnait au milieu des invités à expliquer ce qu’il fallait penser de ceci ou de cela.

« Mais comment peut on aimer les films d’Agnès Jaoui ? C’est du cinéma vulgaire ! »

disait-il. Léonie en avait eu assez d’entendre Arthur se montrer si méprisant et elle l’avait soudain interrompu :

« Cesse donc de dire n’importe quoi et écoute un peu les autres, Arthur ».

Elle avait formulé cette phrase sur un ton bienveillant mais avec autorité. Arthur s’était immédiatement tu avant de concéder dans un sourire :

« Léonie a raison, je me laisse parfois emporter par ma passion du cinéma ».

L’excuse était un peu facile mais elle semblait suffire aux invités qui reprirent leur conversation comme si de rien n’était. Arthur craignait toutefois que les choses n’en restent pas là et le regard que lui lança alors Léonie ne le rassura guère.

Mieux valait désormais se tenir à carreau pensa-t-il et c’est ce qu’il parvint à peu près à faire. Du moins redoubla-t-il d’attention sur le service, veillant à ce qu’aucun verre ne reste vide et s’empressant d’apporter les plats préparés par Léonie que les convives félicitaient pour ses talents, oubliant que c’est Arthur qui avait suggéré plusieurs recettes possibles, fait les courses et préparé les ingrédients sur la supervision de Madame :

« Il ne faut pas oublier que j’ai un commis de cuisine » avait finalement fait remarquer Léonie qui savait qu’Arthur aimait les encouragements.

Les invités partis, il s’affairait à faire la vaisselle (la machine à laver ne servait plus que dans les rares occasions où Madame était seule). Léonie l’observait astiquer couverts et assiettes avec énergie mais aussi une certaine nervosité. 

« Tu ne me demandes pas si j’ai passé une bonne soirée ? » l’interrogea-t-elle. 

« Si, si, j’allais le faire, Amour » lui répondit-il aussitôt. Il y eu un silence. Léonie regardait Arthur qui finit comme toujours par faire ce que Madame attendait de lui : 

« As-tu passé une bonne soirée Amour ? ». 

« Excellente » répondit-elle dans un sourire. Soudain, Arthur se sentait plus à l’aise et il en profita pour féliciter à nouveau Madame pour la qualité de sa cuisine :

« Inventive et savoureuse ! Comme toi, Amour ! »

Arthur était un baratineur, ce qui ne déplaisait pas à Léonie. Elle écouta encore ses flatteries un instant puis jugea que le moment était venu de préciser sa pensée :

« Je te disais que j’avais passé une excellente soirée. En revanche, je n’ai pas apprécié que tu coupes la parole à tout le monde avec tes jugements péremptoires »

Arthur pâlit mais se reprit rapidement :

« Oui, c’est vrai, j’ai eu tort. Tu as d’ailleurs eu raison de me le faire remarquer et je t’en remercie. Je ne m’en étais pas rendu compte tout de suite mais heureusement tu étais là et blabla bla et blabla bla…. ».

Arthur qui craignait les sanctions continua de se confondre en excuses et Léonie se demanda si son Arthur ne la prenait pas parfois pour une cruche en s’imaginant qu’il suffisait de reconnaître une erreur avant de commettre la suivante. Pour l’heure, elle se contenta de conclure la conversation par une évidence :

« Je ne devrais pas avoir à te reprendre à l’ordre. Encore moins lorsqu’il y a du monde. »

« Certes » admis Arthur qui promit à nouveau de faire des efforts et blabla bla et blabla bla. Enfin silencieux, il se remit à frotter la vaisselle de plus belle et Madame, satisfaite de le voir si volontaire, s’en alla en direction de la salle de bain. La cuisine était désormais impeccable et peu de temps après, Arthur quitta la pièce pour gagner le salon. Se pensant définitivement tiré d’affaire, il s’installa confortablement dans le fauteuil et se mit à lire les Cahiers du Cinéma.

A suivre...

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