Quand
la discipline domestique s'applique au monsieur...
Il
n'est pas un secret, je tiens depuis plus d'une année un
autre blog qui a pour sujet la DD inversée. Manquant du temps
pour entretenir deux blogs, j'ai envie de les fusionner petit à
petit. Je suis de plus en plus convaincue que les fantasmes regroupés
sous la dénomination discipline domestique se distinguent de ceux de
la fessée par la différence d'enjeu. D'un côté la satisfaction
d'un besoin de punition, ritualisé au quotidien entre deux personnes
et de l'autre plutôt une satisfaction pulsionnelle. Il me semble que
la DD est le fruit d'un long développement qui par une très bonne
connaissance de son partenaire au fil des années, s'étale plutôt
sur un terrain psychologique. Voici un très beau texte (fiction ou
pas, quel importance), sur la discipline domestique qui selon moi
reflète bien les subtilités des cette pratique.
Désormais, il ne faisait plus le malin, c’était certain. Il y
encore deux heures, il fanfaronnait au milieu des invités à
expliquer ce qu’il fallait penser de ceci ou de cela.
« Mais comment peut on aimer
les films d’Agnès Jaoui ? C’est du cinéma vulgaire ! »
disait-il. Léonie en avait eu assez
d’entendre Arthur se montrer si méprisant et elle l’avait
soudain interrompu :
Elle avait formulé cette phrase sur un
ton bienveillant mais avec autorité. Arthur s’était immédiatement
tu avant de concéder dans un sourire :
L’excuse était un peu facile mais
elle semblait suffire aux invités qui reprirent leur conversation
comme si de rien n’était. Arthur craignait toutefois que les
choses n’en restent pas là et le regard que lui lança alors
Léonie ne le rassura guère.
Mieux valait désormais se tenir à carreau pensa-t-il et c’est ce
qu’il parvint à peu près à faire. Du moins redoubla-t-il
d’attention sur le service, veillant à ce qu’aucun verre ne
reste vide et s’empressant d’apporter les plats préparés par
Léonie que les convives félicitaient pour ses talents, oubliant que
c’est Arthur qui avait suggéré plusieurs recettes possibles, fait
les courses et préparé les ingrédients sur la supervision de
Madame :
« Il ne
faut pas oublier que j’ai un commis de cuisine » avait
finalement fait remarquer Léonie qui savait qu’Arthur aimait les
encouragements.
Les invités partis, il s’affairait à faire la vaisselle (la
machine à laver ne servait plus que dans les rares occasions où
Madame était seule). Léonie l’observait astiquer couverts et
assiettes avec énergie mais aussi une certaine nervosité.
« Tu ne me demandes pas si
j’ai passé une bonne soirée ? » l’interrogea-t-elle.
« Si, si, j’allais le faire,
Amour » lui répondit-il aussitôt. Il y eu un silence.
Léonie regardait Arthur qui finit comme toujours par faire ce que
Madame attendait de lui :
« As-tu passé une bonne
soirée Amour ? ».
« Excellente »
répondit-elle dans un sourire. Soudain, Arthur se sentait plus à
l’aise et il en profita pour féliciter à nouveau Madame pour la
qualité de sa cuisine :
« Inventive et savoureuse !
Comme toi, Amour ! »
Arthur était un baratineur, ce qui ne
déplaisait pas à Léonie. Elle écouta encore ses flatteries un
instant puis jugea que le moment était venu de préciser sa
pensée :
« Je te disais que j’avais
passé une excellente soirée. En revanche, je n’ai pas apprécié
que tu coupes la parole à tout le monde avec tes jugements
péremptoires »
Arthur pâlit mais se reprit
rapidement :
« Oui, c’est vrai, j’ai eu
tort. Tu as d’ailleurs eu raison de me le faire remarquer et je
t’en remercie. Je ne m’en étais pas rendu compte tout de suite
mais heureusement tu étais là et blabla bla et blabla bla…. ».
Arthur qui craignait les sanctions
continua de se confondre en excuses et Léonie se demanda si son
Arthur ne la prenait pas parfois pour une cruche en s’imaginant
qu’il suffisait de reconnaître une erreur avant de commettre la
suivante. Pour l’heure, elle se contenta de conclure la
conversation par une évidence :
« Je ne
devrais pas avoir à te reprendre à l’ordre. Encore moins
lorsqu’il y a du monde. »
« Certes » admis
Arthur qui promit à nouveau de faire des efforts et blabla bla et
blabla bla. Enfin silencieux, il se remit à frotter la vaisselle de
plus belle et Madame, satisfaite de le voir si volontaire, s’en
alla en direction de la salle de bain. La cuisine était désormais
impeccable et peu de temps après, Arthur quitta la pièce pour
gagner le salon. Se pensant définitivement tiré d’affaire, il
s’installa confortablement dans le fauteuil et se mit à lire
les Cahiers du Cinéma.
A suivre...
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