jeudi 21 janvier 2016

824 Arthur et Léonie 2/3 (Un récit d'Arthur)


(Pour amateurs de la DD Inversée un récit que je trouve personnellement très  réaliste!)

Lorsque la porte du salon s’ouvrit, Arthur vit Léonie plus resplendissante que jamais dans la nuisette en soie blanche qu’il lui avait offerte il y a quelques semaines à peine. En l’admirant, Arthur songea à quel point la fin de soirée allait être agréable.  Sur un ton faussement ingénu, Léonie lui demanda :

« Tu pensais lire ta revue de cinéma ou venir me rejoindre ?»

Sans grande surprise, Arthur se leva immédiatement pour prendre la direction de la salle de bain. Impatient de retrouver Léonie dans la chambre, il n’ignorait pas qu’il lui fallait d’abord se doucher et se raser.

« Pour se présenter à Madame, il faut être présentable »

disait-il souvent, toujours fier de ses formules. Mais cette fois-ci, il n’eut pas le temps de le dire tout haut car c’est la voix de Léonie qui la première résonna dans le couloir :

« Avant d’aller nous coucher, j’aurai quelques mots à te dire sur ton comportement. Après ta douche, tu iras m’attendre dans le salon avec la strap. »

Dans le couloir, Arthur s’arrêta net, ce qui dut faire sourire Léonie. Arthur n’eut pas le courage de se retourner pour le constater par lui-même et il reprit le chemin de la salle de bain, désormais très inquiet. Tandis qu’il prenait sa douche, il ne cessait d’imaginer ce qui allait se produire. Il avait beau craindre la suite des événements, il sentait son sexe devenir de plus en plus dur ce qui lui faisait d’autant plus honte que Madame ne manquerait pas de s’en rendre compte. C’était toujours une situation fort gênante de se présenter devant elle dans cet état quand il s’agissait de faire le point sur son comportement. Le pire serait de toute façon de faire attendre Madame et Arthur savait qu’il n’avait donc pas le choix : il enfila un caleçon et un t-shirt blanc puis alla dans le salon où il décrocha la strap, attachée à un clou derrière un meuble.

Il posa l’instrument sur la table basse : il s’agissait d’une tawse anglaise à deux lanières qui depuis de nombreuses années déjà était venue avantageusement remplacer la première acquisition d’Arthur : un martinet acheté dans un sex-shop peu de temps après leur rencontre. Dans un passé désormais fort lointain, cet objet made in china, davantage ridicule qu’intimidant, avait donné lieu à quelques soirées coquines. Il s’agissait alors de contenter les fantasmes de Monsieur qui ne s’était jamais caché d’aimer les femmes dominantes et imaginait volontiers Léonie dans ce rôle.

Madame avait vite constaté l’effet que produisaient sur son amoureux quelques coups de martinet.

Elle en avait conclu qu’il s’agissait d’un excellent préliminaire mais presque trop efficace : à la vue du martinet Monsieur était si excité qu’il devenait presque incontrôlable et finissait généralement par se jeter sur elle visiblement décidé à montrer qu’il restait maître de la situation. Son manque de courtoisie et ses vilaines manières ne plaisaient guère à Léonie qui toutefois le laissait faire, convaincue qu’il fallait faire plaisir à Monsieur pour mieux le garder près d’elle. Naïvement, Léonie s’imaginait qu’Arthur appréciait la liberté qu’elle lui donnait : faire d’elle ce dont il avait envie mais aussi sortir à sa guise, se soûler avec ses amis et même se permettre de temps à autre une petite infidélité.

« Les hommes ont besoin de se détendre »

pensait Léonie qui fut fort surprise lorsque de nombreux mois après leur rencontre, Arthur lui parla pour la première fois de son « besoin de punition ». La vie libre et facile que lui offrait Léonie était certes très agréable mais au fond elle ne lui convenait pas :

Arthur n’avait pas besoin de liberté, il avait besoin de soumettre à une stricte discipline et il ne comprenait pas pourquoi Léonie se montrait aussi tolérante avec ses petits et ses grands défauts.

Ce jour-là, Arthur lui avoua même qu’au cours des mois précédents, il avait songé à la quitter parce qu’il la trouvait trop… laxiste. Léonie faillit en tomber de sa chaise. Passé la surprise et la colère, Léonie comprit toutefois peu à peu tout ce qu’elle pouvait gagner de cette nouvelle situation. Symboliquement, la tawse vint remplacer le martinet en plastique envers lequel Léonie développait désormais un profond mépris : dorénavant, il ne serait plus question de se plier aux fantasmes de Monsieur. Arthur voulait apprendre les bonnes manières, Léonie allait s’en charger au-delà de ses espérances.

A suivre

9 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle et merci pour cette publication. Mon récit se veut effectivement réaliste, dans la mesure où il décrit sur le mode de la fiction la manière dont les choses se passent chez nous. L'année qui débute a d'ailleurs été marquée par une série de résolutions que "Léonie" a décidé de me faire prendre et auxquelles je me tiens : grâce à la discipline domestique j'ai bon espoir que cette année 2016 soit la première où je tiendrai "mes" bonnes résolutions. Il me semble comme vous qu'on peut vivre la DD commme un véritable processus éducatif. Je ne manquerai pas de vous donner des nouvelles lorsque l'occasion se présentera. J'espère d'ailleurs que vous continuerai votre série Edouard et Marie-Hélène sur ce blog ou sur l'autre car c'est une lecture toujours fort inspirante

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  2. C'est moi qui vous remercie cher Arthur pour votre récit. Je suis toujours curieuse de savoir comment la DD se passe dans d'autres couples.

    Quand à mon feuilleton Édouard et Marie-Hélène j'aimerais bien le poursuivre, mais je me trouve devant un obstacle de taille. Jusqu'à maintenant j'écrivais souvent avec ma fille dans la pièce. Je pouvais me lever et laisser le traitement de texte en route. Seulement là elle commence à bien pourvoir lire et je dois restructurer toutes mes habitudes de travail. Je n'ai pas encore trouvé de solution, mais je vais voir ce que je peux faire.

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  3. MMh. Chez nous, pas de strap, deux martinets aux manches en bois, absolument pas achetés dans un sex shop mais dans des rayons "animalerie". Croyez moi, bien manié, un tel objet cuit vite les fesses et les cuisses. Toutefois, l'instrument favori de mon épouse est une brosse à cheveux au dos plat et large...

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  4. Je vous crois volontiers quant à l'efficacité des "vrais" martinets qui je trouve assure d'autant mieux leur fonction qu'ils conservent un aspect rustique. D'un point de vue pratique la tawse anglaise a pour avantage de demander très peu d'effort à la dame et quelques coups se révèlent vite très douloureux (mais j'imagine que cela peut être aussi le cas avec certaines lanières de martinet...) Je suis aussi sensible aux objets de tous les jours et en particulier aux brosses à cheveux. J'en avais offert une à ma compagne qui l'utilise souvent... pour se brosser les cheveux. En revanche notre longue règle en bois sert plus souvent à me rougir les fesses qu'à tirer des traits. Et contrairement à la tawse elle peut rester à la vue de tous, ce qui est appréciable pour se souvenir régulièrement qu'il y a ici des règles à respecter

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  5. Sans être une experte en la matière, manipuler un martinet demande un coup de main sinon les lanières s'égarent facilement pour effet de plus désagréable. Pour ma part, si c'était à moi d'appliquer la discipline, j’opterais pour un petit paddle. Dans mes fictions de DD inversée, je parle souvent des martinets par arrachement sentimental et justement parce qu'une fiction permet de passer sur les problèmes techniques.
    Je constate que Madame Pecan opte pour la brosser et madame Arthur pour la tawse. Pragmatisme féminin sans le moindre doute... Rire !

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  6. Rassurez-vous, Isabelle, madame mon épouse manie également le martinet.
    Elle apprécie le caractère traditionnel français de cet instrument, qui cuit beaucoup mais ne risque pas de faire des bleus.

    Effectivement, il faut faire attention à ne pas laisser s'égarer les lanières, aussi nous adoptons des positions exposant le postérieur et les cuisses et rien d'autre (et surtout pas les organes sensibles à proximité)... allongé sur le ventre jambes serrées (parfois avec un coussin sous le ventre), ou à 4 pattes jambes serrées et organes devant.

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  7. Voila, vous confirmez bien ce qui me semblait, l'égarement des lanières vers les organes génitaux du monsieur. C'est un truc jamais mentionné dans la plupart des textes du genre. Certes, c'est peu poétique, mais quand on veut réaliser un fantasme, il faut bien tenir compte du réel.

    Notons mon superbe lapsus dans ma réponse précédente. Un « arrachement » sentimental pour le martinet. Enfin on a compris le rôle du martinet dans mon fantasme... rire !

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  8. N'est-ce pas pareil si c'est une dame qui reçoit le martinet? Chez nous, quand c'est madame qui reçoit cet instrument elle prend soin de bien serrer les cuisses.

    À l'inverse, pour la brosse c'est consigne de desserrer, afin d'offrir toutes le postérieur sous toutes ses facettes, même internes...

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  9. Effectivement, je ne souhaite en aucun cas qu'une des lanières touche mon entrejambe, cher Monsieur Pecan. Mais au fil des années notre fessée conjugale au martinet est bien rodée. Elle sera certes décevante à regarder pour amateurs de longues et très intenses sensations, mais bon nous ne faisons pas de clips, ni voulons-nous impressionner qui que ce soit. Comme d'habitude nous restons dans un registre bon enfant, un leçon cuisante oui avec des stries qui persistent quelques heures oui, mais sans tomber dans un registre exagéré qui persiste de jours et des jours.

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