(Petit
hommage par ce titre à mon écrivain français favoris !)
Quand
j'étais ado - qui s'étonne - une partie de mes fantasmes était
imbibée de bonnes fessées.
Il
s'agissait de situations purement imaginaires comme la vie dans un
pensionnat pour grandes filles, un séjour studieux chez un oncle ou
une tante « rétro », un engagement dans un bataillon de
parade ultra strict et plein d'autres. Je prenais beaucoup de plaisir
dans son sens charnel à broder mes fils autour de ce monde parallèle
qui prônait comme valeur suprême une discipline sans faille avec
des châtiments corporels à l'ordre du jour. Ces évocations, liées
à des agréables sensations, me semblaient inconciliables avec la
réalité.
Et
par ce fait je ne songeais même pas à la possibilité de recevoir
un jour dans ma vie une vraie fessée.
Puis
un jour, je suis tombée sur un courrier dans la rubrique de conseils
intimes d'un hebdomadaire allemand. Autrement construit que le
courrier
de la correction paternelle, cette fois-ci la situation décrite
me permettait outre que la facilité d’identification, aussi une
projection plus que réaliste. Je ne soulève pas la question de
l'authenticité du courrier qui me paraît sans importance. Il n'est
pas mon but non plus de cautionner des tels comportements masculins.
Principalement parce qu'il ne ressort nulle part le moindre indice
d'un consentement de la dame.
Par
contre ce qui me bouleversa, c'était la prise de conscience d'un :
Oui,
c'est possible ! (Mais
pas dans ces conditions là !)
Voila,
il s'agissait d'une jeune femme d'une vingtaine d'années, fiancée à
un jeune homme apparemment charmant. Tout va pour le mieux jusqu'au
jour où la petite dame érafle par mégarde la superbe voiture neuve
de son futur mari. Celui-ci présent à ses côtés et constatant les
dégâts considérables, n'hésite pas de passer sa fiancée sur ses
genoux pour lui appliquer une fessée bien sentie. La jeune dame
raconte en quelques mots son sentiment d'humiliation et la douleur
ressentie au travers du tissu de son jeans. Sans complaisance avec ce
comportement de plus rustre, elle se pose la question de rompre ses
fiançailles. Et le conseiller du journal ne manque pas de lui donner
un avis favorable dans ce sens. Évoquant le risque de se mettre en couple
avec un homme qui manifeste des tendances violentes.
Effectivement
pour moi aussi à tête reposée c'était du bon sens.
Malheureusement
mon inconscient n'entendait pas de la même oreille, me miroitant les
délices d'une telle situation. Il en va de soi que dans mes rêveries
mon fiancé imaginé, ne négligeait pas de me baisser mon jeans et
ma culotte avant d'entamer son action de justice.
J'ai
vite dépassé le cliché de la voiture éraflé et j'ai essayé de
considérer la chose en choisissant un exemple plus subtil. De ma
mauvaise fois par exemple, d'une insolence particulièrement lourde,
d'une négligence fort embarrassante...
Pendant
quelque temps je me suis posée la question comment je réagirais
réellement mise dans une telle situation.
Et
en fait j'ai trouvé un réponse satisfaisante :
Tout
dépend de mon futur partenaire !
Et
à partir de ce moment j'ai su :
Oui,
c'est possible. Mais à moi de savoir comment m'y prendre pour m'en
prendre une bonne...
(Soumise ?
Mon poussin ?... Tu connais mal isabelle!)