Jeune dame
qu'est-ce que ce comportement ?
Il n'a pas vraiment tort mon homme. Moi
aussi je trouve que j'ai dépassé les bornes. Une fois de plus j'ai
cet étrange sentiment d'être fautive, voluptueusement fautive. Avec
comme seule idée en tête de recevoir une punition à la hauteur de
mon méfait. Une fessée bien méritée comme nous aimons dire.
Certes, vu mon âge, il n'est peut-être pas commun de devoir
trousser ma belle jupe droite et de baisser mon string au niveau de
mes chevilles.
Tu peux aussi
dégrafer tes bas, tant que tu y est isabelle ! Nous allons
célébrer dignement la fête de tes fesses.
Célébrer, comme ce terme est bien
choisi. Fan nostalgique de Madame Robinson, mon homme a toujours su
garder son faible pour les femmes d'un autre âge, « les
vraies », séductrices et initiatrices chevronnées
qui portaient des bas. Signe ostensible de leur pouvoir érotique et
de leur disponibilité pour les plaisirs de la chair. Bien qu'il me
considère pleinement comme une femme, une vraie et fatale à la
fois, il ne se lasse pas de me rappeler à l'ordre quand mon
comportement ne correspond pas à ce qui
convient à une dame. Madame Robinson, cougar en avance sur son époque, était-elle
exempte de caprices ? Elle, si à l'aise dans tous les
registres pour faire tourner la tête d'un homme. Elle qui connaît
accessoirement aussi la technique du basic instinct, mais en version
nettement plus "délicate" que Sharon Stone.
Quand mon homme estime que je me suis
laissée aller vers les contrées de mon insouciante adolescence
pour sortir un de mes fameux caprices de mon vaste répertoire, je me
sens plutôt flattée par sa sollicitude. Il aime les femmes murs, ce
qui est déjà un magnifique compliment et en plus il me soutient
activement que je ne tombe pas dans un registre qui selon lui ne me
va pas. Extraordinaire stratégie dans laquelle il se met mon
narcissisme de son côté pour donner un sens à ma punition. Pas
d'inutile blabla puéril sur mon plaisir et ma jouissance. Il sait me
mettre à l'aise avec mon fantasme de vraie correction dans son sens
noble. Améliorer un comportement, perfectionner mes attitudes de
séduction. C'est la discipline à mon service. Puis la honte me
vient tout naturellement quand je me fais rappeler à l'ordre, car
j'ai péché contre mon propre idéal. La question qui se pose
concerne moins le fait comment obtenir la pardon de mon chéri (ce
qui n'est d'ailleurs pas bien compliqué!), mais comment me pardonner
à moi-même. Étant futile, pragmatique et adepte de l'efficacité à
la fois, je suis une convaincue de la discipline à l'ancienne.
Ma
métaphysique de la mauvaise conscience se résout avec une facilité
déconcertante par l'emploi du martinet.
Je ne dirais pas autant de bien de la
main de mon homme. Car ayant le vice dans la peau, je risque de me
mettre aussitôt dans un état émoustillement peu propice à expier
ce qui me chagrine.
Parfois tu es
terrible, isabelle !
Oh
...seulement parfois !
Pour me punir, il faut un acte
hautement symbolique capable de bouleverser mon équilibre
émotionnel. Quoi de mieux que commencer par défaire mes insignes de
la femme fatale. Mon porte-jarretelles à six agrafes et aussi mes
bas couture auxquels je tiens beaucoup. Non seulement parce que ce
sont des cadeau affectueux de mon homme, mais aussi parce qu'à force
d'en porter j'ai développé une sensualité qui va avec. Je savoure
les petits coups de vent qui me chatouillent mon entrejambe quand je
porte une robe ou jupe fine. Le rituel du matin pour me mettre en
beauté. De bien ajuster la couture, de bien regarder pour ne pas
trop laisser apparaître les petits plis traîtres autour de mes
chevilles. Aucun doute je tiens à mes bas. D'ailleurs je les dégrafe
en position assise. Je n'ai pas envie de me casser une jambe car un
string autour des chevilles ne manque pas de danger pour une personne
maladroite comme moi. Je fais attention à me moindres gestes et cela
prend pas mal de temps.
T'as décidé
de me faire attendre, isabelle ?
A suivre...